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Le Congrès de la Fifa à Sao Paulo laisse une ligne de démarcation claire: Joseph Blatter, président de la Fifa, a très mal vécu d'avoir été contesté lors d'un discours devant les Européens, et Michel Platini, président de l'UEFA, a logiquement annoncé qu'il ne soutiendrait pas le Suisse, en quête d'un 5e mandat.
. Platini: "Blatter, je ne le soutiendrai plus"
Lors du discours de clôture mercredi du Congrès de la Fifa à Sao Paulo, Blatter, 78 ans, en exercice depuis 1998, a lancé un message sans ambigüité sur sa volonté de briguer un 5e mandat: "Je me sens bien, mon mandat va se terminer le 29 mai 2015, mais ma mission n'est pas finie, je vous le dis, ensemble, nous construirons une nouvelle Fifa, je suis prêt pour vous accompagner dans le futur".
Le ton posé, Platini a commenté cette annonce un peu plus tard devant deux journalistes, dont un de l'AFP, à Sao Paulo: "Je suis européen, je suis sur la position de l'UEFA. Je ne le soutiens pas pour son nouveau mandat. Je ne le soutiendrai plus, c'est fini. Je l'ai soutenu en 1998, je ne le soutiens pas en 2014. Il le sait, je lui ai dit. Je pense que la Fifa a besoin d'un souffle nouveau. Je partage la position des Européens. Son nouveau mandat, ce n'est pas bien pour le foot. Mais c'est une personne qu'il faut respecter, il a tout mon respect".
. Blatter a mal vécu son passage devant les Européens
Comme il est d'usage pour un président de la Fifa avant un Congrès, Blatter a fait le tour des Confédérations (Asie, Afrique, Amérique du Sud, Océanie, Europe, Amérique du Nord/Centrale/Caraïbes) pour s'adresser brièvement à elles au cours de leurs réunions en interne. Cette fois, la tonalité était particulière, puisque Blatter préparait le terrain pour sa campagne, distillant des messages comme "j'ai encore le feu sacré". Partout il a recueilli applaudissements et soutiens. Sauf devant l'UEFA mardi, où l'accueil fut plus que froid quand Blatter leur a confié qu'il avait changé d'avis par rapport à sa dernière réélection, puisqu' à l'époque il assurait que c'était son dernier mandat. Michael Van Praag, président de la fédération néerlandaise de foot, a ainsi pris la parole, tel qu'il a raconté lui même: "J'ai dit alors au micro: +je vous aime beaucoup, vous connaissez ma femme (rires), n'y voyez rien de personnel, mais la réputation de la Fifa est aujourd'hui indissociable de la corruption, la Fifa a un président, vous êtes responsable, vous ne devriez pas vous représenter, ce n'est pas bon pour la Fifa".
"J'ai encaissé beaucoup de choses dans ma vie, mais je n'avais jamais vécu ça", a lancé Blatter devant la presse mercredi soir après le Congrès, sans vouloir entrer plus dans les détails.
. Platini se positionnera fin août
Blatter ne cache plus ses envies de continuer, même s'il ne prononce pas les mots "officiellement candidat" respectant à la lettre une période électorale qui n'est pas encore ouverte. Jérôme Champagne, 55 ans, ancien diplomate français et ancien vice-secrétaire général de la Fifa, s'est lui déclaré très tôt candidat. Méconnu du grand public, ses chances sont plus que minces. Dès sa conférence de presse de lancement de campagne, il confiait même qu'il n'était pas sûr de maintenir sa candidature si Blatter se présentait. Le seul rival sérieux de Blatter c'est Platini. Le Français disait lui même au Congrès de l'UEFA fin mars au Kazakhstan qu'il était le seul en mesure "de battre" Blatter. L'ancien joueur de la Juventus n'a pas encore décidé de se présenter ou non, comme il l'a redit jeudi: "J'ai bientôt 60 ans, en 2015, et mon problème c'est de savoir ce que j'ai envie de faire dans les années qui viennent, Blatter ou pas Blatter, Champagne ou pas Champagne. J'ai le temps d'y réfléchir. Sincèrement, je ne sais pas". Mais l'ancien Ballon d'Or sait en revanche quand il annoncera sa décision: "Je le dirai à la fin du mois d'août au moment du tirage au sort de la Ligue des champions à Monaco". Le tirage est le 28 août. Soit à 9 mois de l'élection présidentielle Fifa le 29 mai en Congrès électif à Zurich.