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L'ex vice-président de la Fifa Jeffrey Webb, inculpé dans le cadre du scandale de corruption de l'instance dirigeante du football, devait comparaître samedi après-midi à Brooklyn à New York, après son extradition de Suisse mercredi.
Sa comparution était prévue à 14H00 (18h00 GMT) et l'acte d'accusation devait lui être lu durant cette première audience au tribunal fédéral, a précisé le procureur fédéral de Brooklyn dans un communiqué.
"Jeffrey Webb, ancien vice-président de la Fifa et ancien président de la Concacaf (la Confédération d'Amérique du Nord, centrale et des Caraïbes) se verra lire l'acte d'accusation aujourd'hui à 14H00", a précisé le communiqué, ajoutant que l'audience se tiendrait devant la juge Vera M. Scanlon.
M. Webb, 50 ans, qui s'est assuré les services d'un avocat américain, peut plaider non coupable, coupable, ou ne pas s'exprimer.
Originaire des îles Caïman, c'est le premier des sept responsables de la Fifa arrêtés le 27 mai à Zurich (Suisse) qui comparaît à New York, dans le cadre des 14 inculpations prononcées par les autorités américaines. Elles accusent ces 14 inculpés d'avoir sollicité et reçu plus de 150 millions de dollars en pots-de-vin et rétrocommissions sur une période de 25 ans.
Jeffrey Webb avait accepté son extradition le 9 juillet. Les six autres responsables arrêtés à Zurich la refusent.
Blanchiment, comptes cachés, millions de dollars de pots-de-vin: les autorités américaines avaient dressé le 27 mai un état des lieux accablant d'une corruption selon elle "endémique" au sein de la Fifa.
Quarante-sept chefs d'inculpation ont été retenus contre neuf responsables de la Fifa, dont deux vice-présidents, et contre cinq partenaires.
La ministre de la Justice américaine Loretta Lynch avait, le 27 mai, accusé les personnes poursuivies d'avoir "corrompu les affaires du football mondial pour servir leurs intérêts et pour s'enrichir personnellement". Elle avait évoqué une "corruption endémique, générale et profondément enracinée, à l'étranger et ici aux Etats-Unis", touchant l'attribution de plusieurs Coupes du monde et de contrats marketing.
- Il a 'abusé du système' -
L'acte d'accusation, commun aux 14 accusés, fait 164 pages.
Ces inculpations "ne sont que le début, pas la fin de notre effort", avait à l'époque déclaré le procureur de Brooklyn par intérim Kelly Currie.
L'enquête américaine a duré plusieurs années et les inculpés, accusés notamment de blanchiment, fraude électronique et racket, risquent jusqu'à 20 ans de prison.
Selon les autorités américaines, ils "ont abusé du système financier américain et violé la loi américaine", ce qui explique les poursuites à New York.
Lors d'une audience vendredi au même tribunal fédéral de Brooklyn, le juge en charge Raymond Dearie s'était interrogé sur les délais pour obtenir l'extradition des autres inculpés.
"Ma plus grande préoccupation, c'est combien de temps attendons-nous les autres", avait-il dit.
Le procureur fédéral adjoint Evan Norris avait estimé que la procédure "pourrait prendre plusieurs mois".
L'audience de vendredi visait à faire le point sur les efforts pour essayer de juger ces 14 inculpés.
L'Américain Aaron Davidson, avocat et homme d'affaires basé à Miami (Floride), un des inculpés, était présent à l'audience.
Il a un lien direct avec le dossier Webb, car selon les procureurs américains, Aaron Davidson et son entreprise avaient donné plus de 7 millions de dollars à Jeffrey Webb pour obtenir des droits exclusifs sur des tournois de football.
Ces derniers jours, la Fifa a indiqué avoir recruté la firme new-yorkaise de conseil en communication Teneo "pour travailler sur (ses) priorités opérationnelles et de réputation".
Plusieurs personnes ont accepté de coopérer avec les autorités américaines dans ce dossier, dont l'Américain Chuck Blazer, ancien membre du comité exécutif de la Fifa, et secrétaire général de la Concacaf, dans l'espoir d'une condamnation moins lourde.