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Le président de la Fifa Joseph Blatter ne s'est pas déclaré officiellement candidat à sa succession, mercredi au Congrès de son instance à Sao Paulo, donnant toutefois sa vision du futur --"un leadersphip fort"-- face aux "controverses", alors que plane l'ombre du "Qatargate".
Blatter, qui ne cache plus son souhait d'un 5e mandat à 78 ans, n'a pas saisi l'occasion de son discours d'ouverture, ni, plus tard de son discours formel, pour évoquer son avenir, alors que l'élection présidentielle de la Fifa se déroulera dans moins d'un an, le 29 mai 2015 à Zurich.
Le président de la Fifa avait pourtant redit plusieurs fois qu'il s'exprimerait au Congrès à Sao Paulo sur ce sujet. Il a encore une conférence de presse de clôture du Congrès pour parler de lui, éventuellement. Mais il paraîtrait étrange de s'exprimer devant la presse et non devant les 209 représentants des fédérations composant la Fifa, ses électeurs.
Blatter, tout d'abord, a le droit de changer d'avis pour son annonce. Changer d'avis, il l'a déjà fait. Ainsi, en 2011, lors de sa dernière réélection, il avait dit que c'était son dernier mandat. Mais en ce début de semaine, en faisant le tour des six Confédérations (Asie, Afrique, Europe, Amérique du Sud, Océanie, Amérique du Nord/centrale/Caraïbes) il a pourtant, aux différentes tribunes, fait part de son souhait de continuer, sans se déclarer officiellement candidat.
Et mis à part à l'UEFA, qui s'est formellement opposée à ce qu'il se représente, il a reçu ailleurs des soutiens.
- Jeu d'échecs -
Cette opposition européenne lui a-t-elle fait craindre des remous dans la salle du Congrès s'il annonçait sa candidature mercredi ?
Blatter, en fin tacticien, s'est-il dit qu'il n' avait pas intérêt à se déclarer officiellement trop tôt ? Son rival potentiel le plus sérieux, Michel Platini, 58 ans, président de l'UEFA, répète qu'il ne donnera son choix --de se présenter ou pas-- qu'en septembre.
Pour l'heure, un seul candidat s'est déclaré officiellement, Jérôme Champagne, 55 ans, ex-vice secrétaire général de la Fifa. Cet ancien diplomate n'a quasiment aucune chance et reconnaît même qu'il n'est pas sûr de maintenir sa candidature si Blatter se présentait.
Le jeu d'échecs entre Platini et Blatter semble donc devoir se poursuivre.
Les différentes interventions de Blatter à la tribune n'avaient en tout cas rien à voir avec un bilan de dernière année de mandat.
Dans un de ses discours, sans mentionner le "Qatargate", ni les mots Mondial-2022 et Qatar, Blatter a fait le constat des maux touchant son institution: "Le foot n'est pas seulement un jeu, c'est devenu, qu'on le veuille ou non, une entreprise qui pèse plusieurs milliards de dollars et génère parfois des controverses et des situations compliquées".
- "Notre organisation doit changer" -
"Je dois reconnaître, dans ces temps importants pour le football et pour la Fifa, que le monde change, le jeu change, et le jeu de notre organisation doit changer", a ainsi souligné Blatter.
Et de donner sa recette pour l'avenir, comme un candidat le ferait: "nous devons avoir une vision partagée du futur, avec un leadership fort, des décideurs forts, un fort comité exécutif (gouvernement du foot mondial) et un fort Congrès (parlement du foot mondial) et nous aurons une Fifa forte".
Pour en revenir au "Qatargate", ce flot ininterrompu d'accusations de corruption charrié par la presse, anglaise, surtout, Michael J. Garcia, enquêteur de la Fifa, doit remettre dans six semaines son rapport sur le Mondial-2022 à la chambre de jugement du comité d'éthique de la Fifa. Blatter espère que les conclusions de cette chambre seront rendues en septembre ou octobre.
Des sponsors de la Fifa comme Visa, Hyundai, Coca Cola, Adidas, Budweiser ou Sony, ont sommé en début de semaine la Fifa d'agir pour mettre fin au "Qatargate".
La Fifa est pour l'heure sereine au niveau commercial et financier, puisqu'elle a annoncé à Sao Paulo disposer désormais de 1,432 milliard de dollars (1,055 mds EUR) en caisse, ce qui lui permet de faire face à des imprévus.