Happy Birthday : |
Les 3,28 millions d'euros gagnés par Joseph Blatter en 2015 lui ont assuré une très confortable moyenne de 270.000 euros par mois, mais ses revenus restent loin derrière ceux des dirigeants de grandes entreprises, des patrons du sport américain ou des stars du foot mondial.
Très attendue et sujette à de multiples hypothèses depuis qu'a éclaté le scandale de corruption en mai dernier, l'information a été dévoilée jeudi par la nouvelle direction de la Fifa: en 2015, son ancien patron suisse a touché 3,28 millions d'euros (3,6 millions de francs suisses).
Dans le détail, Sepp Blatter, qui a dû démissionner avant d'être suspendu, a perçu sur l'année 2,7 millions d'euros de salaire. S'y est notamment ajoutée une prime de 398.000 euros liée à ses 40 ans de présence à la Fifa.
C'est dix fois moins que le grand patron de la National football League (NFL, l'instance suprême du football américain, celui qui se joue avec casque et ballon ovale): en 2014, Roger Goodell a touché 34 millions de dollars (30 millions EUR), dont 3,5 millions en salaire, le reste en bonus.
Il n'existe pas de chiffres récents pour le patron de la NBA (basket) Adam Silver, mais son prédécesseur, en poste jusqu'en 2014, David Stern, touchait selon les estimations 20 millions de dollars par an (17,6 millions d'euros). Le patron de la MLB (baseball) Rob Manfred a vraisemblablement un salaire comparable, sur la base des 22 millions alloués à son prédécesseur Bud Selig.
- Comme les grands patrons français -
Loin de ces grands patrons des sports rois aux Etats-Unis, le revenu de Blatter est comparable à celui du N.1 américain du football (appelé là-bas "soccer"): Don Garber, le grand patron de la MLS (l'instance américaine du ballon rond) émarge à un salaire annuel estimé à 2,6 millions d'euros.
Hors sports, les ordres de grandeur sont là aussi nettement plus importants aux Etats-Unis. Selon le "think tank" Economic Policy Institute, les patrons américains des 350 plus grandes firmes ont empoché en moyenne 16,3 millions de dollars (14,4 M euros) de revenus en 2014, qui incluent les salaires, mais également les stock options.
Cette moyenne cache de fortes disparités révélées par une autre étude réalisée par le cabinet Equilar sur les sociétés cotées. En tête de son classement, le patron de Microsoft Satya Nadella a ainsi empoché 84,3 millions de dollars de revenus en 2014 (74,5 M EUR).
Si l'Amérique est loin pour lui, Blatter se place à peu près dans la moyenne des grands patrons français: selon la dernière étude annuelle du cabinet de conseil aux actionnaires Proxinvest, publiée en septembre, les dirigeants du CAC 40 ont gagné en moyenne 4,21 millions d'euros par an.
Les rémunérations les plus élevées reviennent à Carlos Ghosn avec un total de 15,2 millions d'euros (en cumulant les présidences de Renault et Nissan) et l'ex-patron de Sanofi Chris Viehbacher avec 12,5 millions d'euros (qui incluait une rémunération de départ).
- Cristiano Ronaldo, sur une autre planète -
Pour remettre les choses en perspective, Sanofi, l'un des plus grands groupe français, a réalisé l'an dernier un bénéfice net de 7,4 milliards d'euros, pour un chiffre d'affaires de 37 milliards.
Renault seul, c'est 2,8 milliards d'euros de bénéfice net pour 45 milliards de chiffre d'affaires en 2015.
La Fifa, quant à elle, revendique un chiffre d'affaires de cinq milliards d'euros sur la période 2011-2014.
Enfin, du seul point de vue du portefeuille, mieux vaut être joueur de foot que dirigeant. Selon un classement établi par Forbes, le Portugais Cristiano Ronaldo a touché en 2015 73 millions d'euros (incluant les contrats de sponsoring) et l'Argentin Lionel Messi 68 millions.
Le boxeur américain Floyd Mayweather est le sportif le mieux payé, avec 275 millions.
Blatter, lui, se situe à peu près au niveau du pilote Sébastien Loeb (3,8) et d'un autre Français, Anthony Martial, 20 ans, attaquant de Manchester United (4).
La Fifa n'a pas donné de détails sur ce que touchait Blatter les années précédentes et n'a pas non plus révélé le salaire de son nouveau président, Gianni Infantino, élu le 26 février.