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© AFP/JACK GUEZ
La Française Mary Pierce embrasse le trophée après sa victoire en finale de Roland-Garros face à l'Espagnole Conchita Martinez, le 10 juin 2000
Vingt ans après le premier succès tricolore en Fed Cup, Mary Pierce est de retour... sur le banc pour épauler Yannick Noah. L'expérience de l'ex-championne de Roland-Garros, deux fois titrée dans les "Majeurs" et en Fed Cup, doit servir d'atout supplémentaire pour les Bleues face à la Suisse, samedi et dimanche à Genève.
Après Amélie Mauresmo, capitaine de 2012 à 2016, l'équipe de France voit revenir l'une de ses anciennes gloires, cette fois-ci au poste d'adjointe.
Si elle n'a pas été N.1 mondiale comme Mauresmo - mais N.3 (meilleur classement en 2000), la Franco-Américaine de 42 ans a mené une belle carrière, remportant aussi deux tournois majeurs, l'Open d'Australie en 1995 et les Internationaux de France en 2000.
Elle est surtout la seule à avoir participé aux deux épopées françaises en Fed Cup en 1997 et 2003. Un vécu dont Noah, son guide il y a vingt ans, ne voulait pas se priver pour son retour sur la chaise de capitaine.
"Nous avons pour la plupart grandi dans le giron fédéral avec une certaine façon de penser la manière de jouer au tennis. Pour Mary, c'est différent parce qu'elle vient de l'académie (Nick) Bollettieri, a une vision un peu américaine qui est intéressante et, j'en suis certain, complémentaire", explique Noah qui avait envoyé un SMS nostalgique à sa protégée le week-end dernier.
Le capitaine à la double casquette suivait le parcours des garçons en Coupe Davis à Tokyo là où justement, le lien entre lui et Pierce s'est noué il y a vingt ans.
- Même rôle que Pioline -
L'arrivée dans le staff de l'ancienne reine de Roland-Garros - deux autres fois finaliste en 1994 et 2005 - s'est fait sur un simple coup de fil... du même Noah qui l'a choisie dans un rôle similaire à celui de Cédric Pioline en Coupe Davis.
C'est elle qui s'est rendue en Australie pour "passer du temps avec les filles, apprendre à les connaître, assister à leurs matches, leurs entraînements" et "donner des informations à Yannick". Ensuite, c'est lui qui tranche pour la sélection.
"Mary est très sereine et calme. J'apprécie beaucoup son discours positif, à l'Américaine. Elle est très ouverte à la discussion. Le combo (avec Noah) est idéal", commente Alizé Cornet.
D'abord pressentie pour être capitaine, Pierce est "heureuse" de son rôle qui "convient très bien à sa vie professionnelle et privée", souligne-t-elle, avec toujours la même pointe d'accent américain.
- Île Maurice -
Contrainte d'arrêter sa carrière à cause d'une blessure à un genou, il y a onze ans, Pierce s'était fait ensuite plus rare dans le milieu professionnel mais a continué de suivre l'actualité de son sport.
Installée depuis 2008 sur l'Île Maurice, dans une communauté évangélique protestante, elle avait tenté sans succès un retour à la compétition. Elle a alors consacré la majeure partie de son temps au Seigneur.
Elle entraînait aussi les petits-enfants du pasteur. Mais une hernie discale l'a contrainte d'y mettre un terme en 2015, l'année où elle est progressivement revenue dans le milieu du tennis professionnel.
Après la création d'un tournoi féminin à la Réunion et des piges de commentatrice pour une chaîne de télé sportive (MCS), elle devenait en décembre membre du comité directeur de la Fédération internationale de tennis.
Un retour aux sources pour Pierce, joueuse de Fed Cup de 1990 à 2005, avec néanmoins une parenthèse de six ans entre les deux titres français. Sa carrière internationale n'a pas toujours été faite de réjouissances.
En 1998, lors de la dernière année de mandat de Noah, elle s'était écartée d'elle-même du groupe en ne souhaitant pas participer au stage de préparation avant le quart de finale face à la Belgique.
"Je ne m'en souviens pas du tout", assure Pierce qui préfère se rappeler du meilleur avec Noah en 1997, avec l'espoir que les Cornet, Mladenovic et Parmentier, voire Garcia - si elle revient cette saison - aient la chance de vivre le même bonheur.