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© AFP/JEAN-PHILIPPE KSIAZEK
Le capitaine de l'équipe de France de Fed Cup Yannick Noah lors du match contre la Suisse, le 12 février 2017 à Genève
Un tour en Suisse et la Coupe s'envole déjà pour l'équipe de France qui devra attendre l'an prochain pour retenter sa chance en Fed Cup. Le capitaine Yannick Noah a du pain sur la planche pour remettre sa troupe sur de bons rails.
Quels défis l'architecte de la campagne victorieuse de 1997 doit-il relever pour offrir l'année prochaine un troisième titre à la France, le premier depuis 2003 ?
. Franchir le barrage
Les 22 et 23 avril, les Bleues ne joueront pas une place en finale mais un match de barrages, qui a tout d'un piège, pour conserver leur place dans le groupe mondial. L'adversaire sera connu mardi lors d'un tirage au sort. Parmi les quatre concurrents potentiels, seule la Belgique semble à la portée des Françaises. Les autres ne sont pas des obstacles infranchissables mais s'annoncent plus difficiles à battre. On parle là de l'Espagne de Garbiñe Muguruza, championne de Roland-Garros l'an passé, de la Slovaquie de Dominika Cibulkova, membre du Top 10, et de l'Ukraine, emmenée par l'espoir Elina Svitolina, âgée de 22 ans. Une défaite rétrograderait la France en deuxième division et elle devrait alors patienter au moins un an avant de retrouver l'élite. Elle a déjà connu cette situation en 2011 et n'était remontée que trois ans plus tard.
. Faire revenir Caroline Garcia
La présence de la N.1 française (au classement WTA) renforcerait les chances de réussir le barrage. Pour remporter la Fed Cup, elle est indispensable. La compétition par équipes la transcende. Elle l'avait montré en finale en novembre à Strasbourg face à la République tchèque. Sans elle, tout reposait sur Kristina Mladenovic (31e) en Suisse et cela ne suffit pas, même si la Nordiste a pris de l'épaisseur. Derrière elle, les options sont limitées. Alizé Cornet n'a gagné que trois de ses quatorze simples dans cette compétition... Garcia a répété à plusieurs reprises sa volonté de privilégier sa saison individuelle cette saison pour "progresser" et revenir pour "aider encore plus (son) pays". Mais sa décision a froissé ses camarades. Mladenovic, avec qui elle a remporté Roland-Garros l'an passé en double, a affirmé qu'elle préférait "perdre avec des filles (ayant) des valeurs plutôt que de faire la fête et savourer la victoire avec une autre équipe". Pauline Parmentier a avoué à demi-mot qu'elle lui en voulait un peu.
. Aider Mladenovic à intégrer le Top 10
La Nordiste de 23 ans a déjà franchi un cap en remportant son premier trophée sur le circuit principal, à Saint-Pétersbourg, quelques jours avant Suisse-France. A Genève, "elle s'est comportée en leader", comme l'a souligné Noah. Capable de battre des joueuses du calibre du Top 10 comme Venus Williams ou Roberta Vinci, en Russie, voire d'inquiéter la reine Serena Williams, comme l'an passé à Roland-Garros, elle doit maintenant viser les dix premières places mondiales. Elle en a le niveau mais il lui faut gagner en constance et améliorer certains détails, comme la vitesse de ses déplacements et son revers.
. Trouver de nouveaux talents
Noah manque cruellement d'alternatives lorsqu'une, voire deux joueuses, lui font faux bond. Derrière Mladenovic et Cornet, il y a bien Parmentier mais elle n'a jamais fait mieux qu'une 40e place au classement WTA (2008) durant sa carrière. Et après, c'est le néant, ou presque. Le capitaine a dû s'en remettre à Amandine Hesse (210e mondiale), arrivée comme sparring-partner, pour compléter l'équipe à Genève. Océane Dodin incarne peut-être l'avenir (20 ans, 67e avant Suisse-France) mais la native de Villeneuve-d'Ascq n'est pas intéressée plus que cela par le tennis en équipe. Yannick Noah devra trouver les mots pour la convaincre ou attendre l'éclosion d'autres jeunes joueuses comme peut-être Fiona Ferro, 19 ans.