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© AFP/Brandon Malone
Le Finlandais Kimi Räikkönen, avant le départ du Grand Prix d'Australie en F1, le 17 mars 2013 à Melbourne
Intraitable dimanche au Grand Prix d'Australie pour remporter sa 20e victoire en Formule 1, le Finlandais Kimi Räikkönen, champion du monde 2007, a une nouvelle fois marqué les esprits à Melbourne, comme souvent depuis que ce pilote hors-normes anime le peloton.
A 33 ans, Kimi est toujours adoré des fans et peut compter sur ses proches. Quant aux autres, journalistes compris, il s'en fiche comme de sa première combinaison de pilote. Ce qu'il aime, c'est la course, surtout en F1. Quand il est affûté et motivé comme dimanche à l'Albert Park, il est très dur à battre.
"Je savais que j'avais une bonne voiture et qu'en gérant bien les pneus j'aurais une chance", a raconté Räikkönen en conférence de presse. C'est ce qui s'est passé, et plus personne ne l'a revu. Vettel, assis à côté de lui: "Après l'arrivée, je ne comprenais pas le classement, car je n'avais pas vu Kimi sur la piste. Et puis je l'ai vu sur les écrans de télévision." Eclat de rire général.
Ses qualités de pilote inspirent le respect de ses collègues, son détachement par rapport aux rituels de la F1 les fait beaucoup rire: "Une victoire est une victoire. Il n'y a pas de quoi s'exciter, il reste 18 courses au calendrier", a dit Kimi, d'une voix monocorde, après sa démonstration de maîtrise et de facilité au volant d'une Lotus-Renault parfaite.
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Le vainqueur du GP d'Australie Kimi Räikkönen sur le podium entre Fernando Alonso et Sebastian Vettel le 17 mars 2013 à Melbourne
Dans l'euphorie de la victoire, Kimi, qui a horreur de gâcher une goutte d'alcool, a commencé par boire une gorgée de champagne, sur le podium, avant d'asperger la foule ravie. Suite des confidences du Finlandais mordant: "Nous n'avons pas autant d'argent que Red Bull et Ferrari, mais nous avons les hommes et les outils, donc si nous continuons à travailler dans la bonne direction on devrait réussir à en gagner d'autres".
Rock star
Le Lotus F1 Team est totalement dévoué à son pilote-vedette, accueilli à bras ouverts et protégé le mieux possible dans le cocon d'Enstone, au nord-ouest de Londres. Ils sont désormais nombreux à arborer, à l'usine, le tee-shirt noir offert par Kimi et portant la phrase-culte prononcée sur la radio de bord pendant son GP d'Abou Dhabi victorieux, fin 2012: "Fichez-moi la paix, je sais ce que je fais !".
"Quand on prévoit une opération de relations publiques, on ne sait jamais si Kimi va venir", sourit Eric Boullier, "Team Principal" français de Lotus. L'écurie la plus rock'n roll du paddock vient de signer un partenariat avec Columbia Records, la célèbre maison de disques. Logique, car Kimi est une rock star, capable de s'éloigner deux ans de la F1 (2010-2011) pour se reposer, faire quelques rallyes en WRC et retrouver l'inspiration, l'envie.
Ce week-end à Melbourne, le nouveau Kimi a beaucoup souri et il n'a jamais mis de grosse casquette noire pour s'abriter du soleil ou de la pluie, alors qu'il ne la quittait jamais en 2012. Pourquoi ? "Il n'y a pas d'explication. Et ce n'est pas la peine de chercher une raison à tout (ce que je fais)", a-t-il suggéré gentiment à un vieux journaliste finlandais qui le connaît bien.
Avec ses cheveux redevenus courts, le Räikkönen version 2013 fait penser au jeune Kimi sacré en 2007 chez Ferrari (six victoires). Il ressemble aussi à l'araignée mortelle, une "red back" (dos rouge), que les mécanos de Lotus ont trouvée dans son stand de l'Albert Park: il tisse sa toile, lentement, et quand il est prêt, il pique. Vettel, Alonso et Hamilton feraient bien de se méfier.