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Si le transfert de Michael Schumacher à Lausanne permet à sa famille de l'avoir à quelques kilomètres de leur villa des bords du Léman, le septuple champion du monde de F1 peut aussi bénéficier de traitements novateurs dans un hôpital suisse réputé en pointe dans les recherches sur le cerveau.
Le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), où l'ancien pilote poursuit désormais "sa longue longue phase de réadaptation", a fait des neurosciences cliniques un de ses axes prioritaires, allant chercher en 2008 le professeur Richard Frackowiak, l'ancien doyen de l'Institut de neurologie de Queen Square à Londres, pour développer un département interdisciplinaire.
Ce département dispose d'un centre de recherche, très impliqué dans l'ambitieux projet européen de modélisation du cerveau humain, "Human brain project". Ce projet, qui rassemble les plus grands instituts européens sous la coordination de l'école polytechnique de Lausanne, a pour but de reproduire le cerveau dans toute sa complexité dans un super ordinateur, afin de mieux comprendre son fonctionnement et d'explorer des pistes pour la recherche sur les maladies neurologiques.
"Ce projet est quelque chose qui ajoute à nos compétences et qui nous permet de bien choisir les personnes qui doivent s'occuper des problématiques cliniques chez nos malades", souligne dans un entretien téléphonique avec l'AFP le Professeur Frackowiak, réputé pour être un des pontes de l'imagerie cérébrale.
"C'est extrêmement important dans un centre thérapeutique en neurosciences cliniques d'avoir un support version recherche pour pouvoir innover et être vraiment à la pointe internationale", estime le scientifique anglais, tout mettant en avant les liens étroits avec ses pairs dans d'autres pays européens, dont la France, l'Angleterre et l'Allemagne.
Secret médical oblige, le CHUV se refuse à tout commentaire qui pourrait donner le moindre indice sur l'état de santé de l'ancienne star des paddocks, pour laquelle a été aménagé un espace spécial dans l'unité de rééducation.
Si le CHUV a un protocole bien rôdé pour préserver la sécurité et l'intimité de ses patients VIP, pour le reste, "c'est business as usual". "Il n'est pas question de traiter un homme qui soit tombé par terre dans son atelier différemment de quelqu'un qui est connu dans le monde entier", tient à souligner Richard Frackowiak. "Chaque malade reçoit le meilleur de nos compétences et le meilleur de nos réflexions."
Le département de neurosciences cliniques dispose non seulement d'équipements de pointe, mais ses spécialistes ont lancé quelques idées novatrices dans le travail essentiel pour les comateux sur la stimulation des cinq sens, la motricité et l'activité cérébrale.
Des robots permettent de mettre le patient en position verticale et l'aident à mouvoir ses membres, une rééducation qui aide la circulation sanguine et lutte contre les conséquences d'un alitement prolongé. Un jardin thérapeutique, en plein centre de l'hôpital, offre la possibilité de confronter certains malades en éveil de coma aux éléments extérieurs.
Le professeur Frackowiak a instauré dans le département un concept centré sur le malade. Il regroupe au même endroit toutes les compétences liées au cerveau, la neurochirurgie, la neurologie, la neuropsychologie et la neuroréhabilitation, afin de tenter d'offrir le meilleur suivi.
Selon le journal suisse Blick, qui cite la société ambulancière qui a effectué le transport, Michael Schumacher, qui a été transféré lundi de Grenoble (France) à Lausanne, était conscient pendant le trajet organisé dans le plus grand secret, et avait la plupart du temps les yeux ouverts.
Le voyage a été organisé par la famille comme une opération de services secrets, utilisant notamment un faux nom, indique le journal.
Les ambulanciers ont dû remettre leurs téléphones portables lorsqu'ils ont vu le visage de Schumacher, qui aurait beaucoup maigri durant les 170 jours d'hospitalisation à Grenoble, après son grave accident de ski, en décembre 2013 à Méribel (France), selon Blick.
Schumacher n'a pas parlé, mais il a communiqué avec les ambulanciers par des hochements de tête.