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© AFP/ANDREJ ISAKOVIC
Le patron historique de Formule One Management (FOM), Bernie Ecclestone à la veille du GP d'Europe sur le circuit de Bakou, le 18 juin 2016
Le patron historique de Formule One Management (FOM), Bernie Ecclestone, 86 ans en octobre, vient probablement de réussir le dernier gros coup de sa carrière d'homme d'affaires: la vente de la Formule 1 au groupe américain Liberty Media, avec de solides garanties pour l'avenir.
Et comme un nouveau clin d'oeil dans une carrière à rebondissements, digne d'un film hollywoodien, le nouvel adjoint de "Bernie" sera un ex-responsable de la 21st Century Fox, Chase Carey, 62 ans, qui pourrait être son fils et arbore de superbes bacchantes. Un tandem prometteur.
"Je vais rester à mon poste. Je vais continuer à faire tout ce que je faisais avant, comme négocier avec les circuits, les chaînes de télévision et les gens comme ça", a assuré Ecclestone sur le site britannique Autosport, véritable agence de presse de la F1.
Le gros avantage, c'est que Liberty Media, via Liberty Global, a déjà un pied dans plusieurs réseaux de télévision européens, ce qui facilitera les négocations.
Pour les contrats à tiroirs, si possible incompréhensibles et confidentiels, Bernie Ecclestone est un expert. Il espère rester à son poste "pendant trois ans", après des mois de négociations acharnées avec l'Américain John C. Malone, 75 ans. Un autre milliardaire hors normes qui s'est fait tout seul, comme l'inoxydable "Bernie".
"La bonne nouvelle, c'est que Chase (Carey) sera capable de faire avancer la F1 dans de nouveaux territoires, grâce aux réseaux sociaux. Je n'ai jamais trouvé le moyen de gagner de l'argent avec +ça+", a ajouté "Mr E".
Ancien vendeur de voitures et motos d'occasion, agent immobilier et joueur de poker, il est l'auteur de déclarations à l'emporte-pièce qui oscillent, en permanence, entre humour anglais et provocation.
"Je ne m'intéresse pas aux jeunes fans, car ils n'ont pas les moyens de s'offrir une Rolex", a dit un jour Bernie, histoire de faire un clin d'oeil à l'un de ses "global sponsors". En revanche, beaucoup de fans potentiels voyagent sur Emirates et boivent de la bière Heineken, deux autres membres du club très sélect des parraineurs mondiaux de la F1.
- "Bernie" pèse 4 milliards de dollars, comme la F1 -
"Mr E" est aussi très proche de Vladimir Poutine, grand amateur de chemises blanches, comme lui, et l'a convaincu d'organiser, à grands frais, un Grand Prix de F1 à Sotchi, dans le parc olympique des Jeux de 2014. Il a osé cette année un "GP d'Europe" à Bakou, la capitale de l'Azerbaïdjan. Il n'y avait pas beaucoup de spectateurs mais 40 millions de dollars sont rentrés dans les caisses de la FOM et seront partagés avec les écuries, l'an prochain.
La dernière estimation de sa fortune, difficile à évaluer, tournait autour de quatre milliards de dollars en 2014, selon Forbes, malgré le milliard alloué à son ex-épouse Slavica en 2009. C'était avant les 100 millions d'euros versés à la justice allemande, en 2014, pour mettre fin à un procès pour corruption... lors du rachat d'actions de la F1, fin 2005, par CVC.
Ecclestone a débuté en F1 comme agent de pilote, puis il a racheté l'écurie Brabham et créé l'association des constructeurs de F1 (FOCA), afin de mieux défendre leurs intérêts. Il est ensuite devenu, avec leur accord, le gérant exclusif des droits de la F1, négociant à tour de bras avec les circuits, les annonceurs et les télévisions.
En l'an 2000, Ecclestone a prolongé... de 100 ans le contrat de 15 ans négocié en 1995 avec son grand ami l'avocat Max Mosley, alors président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA). Même à 300 millions de dollars, c'était vraiment le "deal" du siècle, sans équivalent dans le monde du sport.
A titre de comparaison, le rachat annoncé jeudi fixe la valeur de la F1 moderne à huit milliards de dollars... dont quatre milliards de dettes cumulées par Delta Topco, la holding des actionnaires, à laquelle appartiennent CVC Capital Partners (35%), Bernie (5%) et la FIA (1%).
"Bernie a été un merveilleux patron depuis dix ans", a réagi Donald Mackenzie, le grand manitou de CVC, jeudi dans un communiqué. "Il y a eu beaucoup de succès et quelques défis, mais on ne s'est jamais ennuyés et on s'est beaucoup amusés. Grâce aux talents combinés de Chase (Carey) et Bernie, le succès va continuer", a même prévu Mackenzie, euphorique.