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© AFP/JEFF PACHOUD
Des supporters lyonnais du Virage Sud envahissent la pelouse pour échapper à des jets de projectiles de supporters turcs, le 13 avril 2017 au Parc OL
Bagarres entre supporters, gaz lacrymogènes, charges de CRS, terrain envahi et coup d'envoi retardé: le quart de finale aller d'Europa League Lyon - Besiktas, classé à risques, a été précédé par des scènes de violence jeudi soir.
Ces images posent à nouveau la question de la sécurité dans le football, deux jours après l'attaque aux explosifs qui a visé le car des joueurs du Borussia Dortmund avant leur match de Ligue des champions contre Monaco.
Initialement prévu à 21h05, le match entre l'équipe française et la formation turque a débuté avec 45 minutes de retard à cause de l'envahissement de la pelouse du Parc OL par des dizaines de supporters à un quart d'heure du coup d'envoi.
Des supporters lyonnais du Virage sud ont pénétré sur la pelouse, alors désertée par les joueurs, dans la confusion générale. Selon un journaliste AFP sur place, ils voulaient se protéger des projectiles et des pétards lancés depuis le haut des tribunes.
Parallèlement, des bagarres ont opposé des fans des deux équipes dans les tribunes. Quelque 15.000 fans de Besiktas avaient fait le déplacement pour ce match.
Le président de l'OL Jean-Michel Aulas a alors pris le micro du kop pour s'adresser aux supporters lyonnais.
La police a évacué la pelouse vers 21h10, permettant 30 minutes plus tard l'entrée des joueurs, puis le début du match vers 21h50. L'électricité est ensuite retombée durant la rencontre, qui s'est achevée sur le score de 2-1 pour Lyon grâce à deux buts dans les dernières minutes après l'ouverture du score par les Turcs dès la 15e minute.
- Référendum -
© AFP/PHILIPPE DESMAZES
Bagarre entre supporters avant le match Lyon-Besiktas, le 13 avril 2017 au Parc OL
Interrogé à la télévision en Turquie sur les incidents, le président turc Recep Tayyip Erdogan a répondu: "C'est très dangereux si les supporters français ont pénétré sur la pelouse".
Classé au niveau de risque le plus élevé (4 sur 4) par les autorités, ce match a eu lieu dans un contexte particulier, à trois jours d'un référendum en Turquie sur le renforcement des pouvoirs d'Erdogan.
De plus, les supporters turcs font partie des plus bouillants d'Europe et le stade de l'OL est situé à Décines, ville de la banlieue de Lyon où vit l'une des plus importantes communautés arméniennes de France.
De violents incidents avaient déjà éclaté dès le début de soirée aux abords du stade.
De premiers accrochages entre supporteurs turcs et lyonnais ont débuté dès 18H30 sur le parvis central à la sortie du tramway conduisant au grand stade. Les CRS sont intervenus à coups de gaz lacrymogènes pour les séparer et cloisonner les deux groupes.
Vers 19H00, un long cortège de supporteurs lyonnais, certains cagoulés et lançant des fumigènes, a afflué vers la rampe d'accès du virage nord.
- 'Hooligans' -
Un important cordon de CRS et de gendarmes mobiles s'est alors déployé pour réglementer les accès du stade et faire rentrer séparément supporteurs turcs et lyonnais.
"C'est la première fois que je vois ça", a témoigné pour l'AFP Amin, stadier depuis cinq ans à l'OL.
© AFP/PHILIPPE DESMAZES
Un supporteur blessé lors d'incidents avant le match d'Europa League entre Lyon et Besiktas, le 13 avril 2017 au Parc OL à Décines près de Lyon
Auparavant, quelques Turcs venus d'Allemagne s'étaient rendus dans l'OL Store du stade pour acheter des billets, ce qui leur a été refusé car le match se jouait à guichets fermés. En colère, ils ont brisé deux portes vitrées du magasin et mis la boutique sens dessus dessous. Ils ont été dispersés par la sécurité sans arrestation.
En Turquie, les médias ont blâmé les fans français pour les incidents. "Les hooligans de Lyon ont attaqué les supporters turcs, dont des femmes et des enfants, et ensuite les fans de Besiktas ont répliqué", a ainsi estimé le site du journal pro-gouvernemental Sabah.
La préfecture du Rhône avait annoncé "un renfort de six unités de patrouilles mobiles" pour ce match. Un millier d'agents, dont des turcophones, étaient également prévus pour assurer la sécurité.
Ces images de violence rappellent dans une moindre mesure certaines scènes de l'Euro-2016 organisé l'été passé en France, lors duquel des hooligans russes avaient agressé des supporters anglais dans la rue à Marseille.