Happy Birthday : |
Guingamp, avec 7 points, est la locomotive du football français en Europa League cette saison, et les Bretons pourraient bien déjouer tous les pronostics en étant les seuls représentants tricolores en 16e de finale, au printemps.
En mai dernier, Guingamp venait à peine de remporter la Coupe de France, synonyme de qualification pour l'Europa League, que déjà les Cassandre du football français gémissaient, prédisant une chute de l'indice UEFA, qui décide du nombre d'équipes que chaque pays envoie en coupe d'Europe.
Tous les espoirs français en C3 semblaient se reporter sur Lille et Saint-Étienne.
Fort heureusement pour la France et son indice UEFA, ce petit "village" (7.500 habitants) d'irréductibles Bretons a fait mentir les oiseaux de mauvais augure.
Jeudi, la victoire contre les Bélarusses de Minsk (2-0), la deuxième au Roudourou après Salonique (2-0), entrouvre la porte des 16e de finale de la C3 aux "rouge et noir".
Ils recevront la Fiorentina, déjà qualifiée, dans trois semaines, avant d'aller à Salonique. Dans le pire des cas, un nul en Grèce suffira.
Pour Lille, ce sera mission quasi-impossible, et Saint-Étienne aura besoin de deux victoires dans ses deux derniers matches pour passer.
"Vous les premiers vous ne nous attendiez pas à ce stade de la compétition, mais voilà, on est Guingampais, on croit en nos chances et on se bat contre tous", a déclaré le milieu de terrain guingampais Claudio Beauvue jeudi soir aux journalistes.
Car six mois plus tard, l'équation est simple: Guingamp = Lille + Saint-Étienne. Avec sept points, Guingamp a marqué autant de points que les deux autres représentants français ensemble.
- 'Je crois l'avoir lu' -
"Il paraît qu'on est dans un groupe bien moins difficile que beaucoup. Je crois l'avoir lu...", a plaisanté l'entraîneur Jocelyn Gourvennec jeudi soir en conférence de presse.
L'argument ne résiste guère à l'analyse. En quoi Salonique et Minsk seraient-ils moins redoutables que Qarabag et Dnipropetrosk, adversaires de Saint-Étienne?
"Je ne crois pas que jouer la Fiorentina soit moins difficile que jouer l'Inter Milan", autre adversaire des Verts et de son équipe, a insisté Gourvennec.
Et si Lille peut s'estimer moins bien loti avec Everton, Wolfsburg et Krasnodar, il n'est pas certain que le rapport de force entre Lille et Wolfsburg soit plus défavorable que celui entre Guingamp et Salonique, par exemple.
Mais Guingamp a peut-être davantage "envie", selon Gourvennec. "C'est souvent un peu plus difficile pour des clubs qui ont connu la Ligue des champions de rebasculer en Europa League. Il y a un parfum moindre, parce que la Ligue des champions, c'est le top. Mais quand on est un club qui ne l'a pas jouée et qui la joue, il y a beaucoup d'envie, forcément", avait-il avancé, avant Minsk.
Une attitude d'autant plus méritoire que Guingamp aurait toutes les raisons de se focaliser sur le championnat,: il y reste proche de la zone rouge, dont il n'est sorti qu'à la faveur d'une victoire samedi dernier contre Bastia (1-0).
"Je n'ai pas envie de faire de choix (entre championnat et C3) parce que je considère que c'est contre-productif", avait-il expliqué avant la rencontre contre Minsk.
Et son appétit n'est pas rassasié.
"On a pris 7 points, 7 bons points. Il en reste six à prendre. On va tout donner pour en prendre le plus possible", a conclu un entraîneur que le succès rend gourmand.
Avec toute la France derrière lui, cette fois?