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Teddy Riner s'est offert un 11e titre majeur lors de l'Euro-2014 de judo pour son retour après 8 mois loin des tapis, une performance qui n'a pas satisfait le grand champion qui a combattu sans la manière, samedi à Montpellier.
La 3e journée des Championnats d'Europe a été riche pour les Bleus avec trois titres: Riner (+100 kg), Audrey Tcheuméo (-78 kg), qui a signé un retour flamboyant, et Emilie Andéol (+78 kg). La France termine les épreuves individuelles comme première nation avec 13 médailles, dont six en or, devant la Géorgie (4 médailles dont 2 en or).
Superstar, Riner a fait son entrée dans l'arène sous les ovations de plusieurs milliers de spectateurs déchaînés, et de quelque 50 membres de sa famille.
Vainqueur en finale sur ippon du Géorgien Adam Okruashvili, qui s'est fait hurler dessus par son entraîneur à l'issue du combat, Riner a célébré très modérément ce 4e titre européen.
"Ce n'était pas une journée à laquelle je m'attendais. Je ne suis pas satisfait. J'aurais voulu avoir plus de sensations, plus de judo explosif", a-t-il regretté.
Champion olympique, Riner n'avait plus foulé les tatamis depuis son 6e sacre historique mondial fin aout à Rio. La faute à sa blessure à l'épaule gauche de l'été dernier qui l'a forcé à subir une arthroscopie mi-septembre pour enquiller presque 4 mois d?immobilisation. Avant un nouveau coup dur début mars avec une chute qui a touché cette épaule gauche.
- Tcheuméo "tellement heureuse" -
Résultat: pas de compétitions, ni de stage pour se confronter aux adversaires.
"On voyait bien qu'il était peureux sur la saisie et quand il est comme ça, il doute un peu. Ce n'est pas le Teddy Riner qu'on connait, déterminé et agressif. Ce n'était pas spontané", a commenté son entraîneur en équipe de France, Franck Chambily.
Pour le coach, Riner doit désormais avoir de la constance, tant sur la régularité des entraînements que sur son poids, qui doit être aux alentours des 140 kg, pour produire le judo dynamique qui fait sa force.
"On est à deux ans des jeux Olympiques. Il faut enchaîner des stages, des compétitions et retrouver une constance de quelqu'un lambda", a averti Chambily, pour qui le seul à pouvoir stopper Riner est Riner lui-même. "Par sa capacité à mettre les pieds sur le frein, d'être décidé à moitié".
Le Français devrait pour autant s'aligner dimanche lors de l'épreuve par équipes après avoir conclu une belle journée tricolore.
Depuis son titre mondial en 2011, Tcheuméo n'avait plus connu les frissons des grands jours, à l'exception des JO en 2012 où elle avait accroché le bronze. Mais à Montpellier, devant son père, elle a été exceptionnelle pour coiffer sa 2e couronne continentale, en battant en finale la Néerlandaise Marhinde Verkerk, championne du monde 2009.
"Tu peux pas savoir à quel point je suis heureuse!", a lancé Tcheuméo, qui semblait avoir enfin chassé ses démons de l'année dernière après être passée complètement à côté de la saison dernière.
"Je n'ai pas du tout gambergé. Bizarrement j'étais sereine. Les filles ont vu que je n'étais pas comme d'habitude mais vraiment déterminée. Elles ont vu mon regard. J'ai retrouvé mon judo d'avant. J'étais sure de moi", a-t-elle expliqué avant de se fendre d'une petite danse.
Andéol a complété le tableau en décrochant enfin son premier grand titre tandis que Lucie Louette (-78 kg) prenait le bronze. Chez les hommes, deux autres breloques en bronze se sont ajoutées au total français, avec Cyrille Maret (-100 kg) et Alexandre Iddir (-90 kg).
Dans les -100 kg, enfin, le Tchèque Lukas Krpalek a conservé son titre en battant en finale l'Azerbaïdjanais Elmar Gasimov. En -90 kg, le Géorgien Varlam Liparteliani est monté sur la plus haute marche du podium après avoir dominé le Russe Kirill Voprosov.