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Méconnaissable contre l'Espagne, Tony Parker n'a jamais trouvé le bon rythme durant l'Euro où son manque d'impact a pesé dans la balance, peut-être à force de "vouloir trop bien faire", a-t-il expliqué vendredi.
Le meneur des Spurs de San Antonio l'a admis au lendemain de la défaite "cruelle" (75-80 a.p.) contre la "Roja" de l'excellent Pau Gasol (40 points, 11 rebonds): "C'est clair que je n'ai pas été bon dans le match le plus important."
Pour se rendre compte de son faible rendement, il suffit de regarder les chiffres: 4 sur 17 aux tirs en 37 minutes et 3 lancers francs manqués sur 4. C'est très éloigné des statistiques de la demi-finale de 2013 contre cette même Espagne, renversée par la fougue des Bleus et de son chef de file (32 points, à 11/19 aux tirs). En Slovénie, "TP" avait guidé la France vers le premier trophée de son histoire et avait été désigné meilleur joueur de la compétition.
Paradoxalement, alors qu'il a battu le record absolu de points dans l'Euro cette année, il s'est fait plutôt discret. Sa moyenne après huit matches (11,9 points) n'a jamais été aussi basse depuis l'Euro-2005 (11,9 aussi).
- La Lettonie, un feu de paille -
"Je me souviens qu'il avait eu un mauvais passage à l'époque, une panne offensive. Peut-être qu'il se mettait aussi une certaine pression parce qu'il était devenu le cadre de cette équipe. Là, c'était un peu similaire", estime son capitaine et ami Boris Diaw.
La pression? Parker a eu beau se triturer le cerveau, c'est la seule raison qu'il trouve pour expliquer ses difficultés: "Je n'ai jamais eu le bon rythme sur ce tournoi parce que j'avais tellement envie de bien faire à domicile. Je n'ai pas réussi à me relâcher comme je le fais depuis le début de ma carrière."
Le tournoi avait pourtant bien commencé pour lui contre la Finlande (23 pts). A Montpellier, au premier tour, il s'était ménagé pour se préparer au matches-couperets de Villeneuve-d'Ascq. Mais des craintes étaient apparues lors du duel contre Israël, achevé avec un rarissime 0 pointé.
Face à la Turquie, en huitièmes de finale, "TP" a été éclipsé par Nando de Colo, le plus régulier des Français. La machine avait semblé se relancer mardi en quarts de finale contre la Lettonie où le meneur des Bleus a réalisé sa prestation la plus aboutie du tournoi (18 pts, 6 passes décisives). Sa série de shoots en fin de première mi-temps avait d'ailleurs réveillé son équipe.
- Relégué dans l'ombre par Gasol -
Jeudi, la sélection française aurait eu besoin de ses bombes de loin ou de ses attaques laser vers le cercle lorsque l'Espagne est revenue. Mais Parker n'a eu que trop peu de réussite derrière l'arc (1/4), un chiffre symbolique de l'ensemble de la compétition (8/26).
Et ses tentatives d'incursion dans la raquette ont trop souvent buté sur la défense espagnole, resserrée autour de son "totem" Gasol. Dans ce duel de légende du basket, la domination du géant catalan (2,15 m) n'a pas fait l'ombre d'un doute.
"Bien sûr que Tony est capable de faire plus. Contre l'Espagne, son pourcentage de réussite est faible mais il y a peut-être sept ou huit tirs où on lui donne la balle à trois secondes (de la sonnerie) et où il est entouré par des Espagnols", relativise le sélectionneur Vincent Collet.
Mais il n'y a pas que les tirs: ce ballon perdu alors que la France n'avait qu'un point de retard (75-76) dans la dernière minute et les deux lancers francs ratés, peu de temps avant, ont aussi pesé lourd.
"J'essaie de trouver des explications mais parfois, c'est comme ça", affirme Parker qui espère rebondir dès dimanche lors du match pour la troisième place contre la Serbie ou la Lituanie.