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Les basketteurs français, en proie à des problèmes d'adresse, ont encore deux matches pour monter en puissance et fluidifier leur jeu offensif, avant un huitième de finale de l'Euro qui s'annonce périlleux.
Après trois journées, les Bleus ont rempli leur contrat: ils ont tour à tour battu la Finlande (97-87 a.p.), la Bosnie-Herzégovine (81-54) puis la Pologne (69-66), sans doute l'adversaire le plus dangereux de leur groupe.
Ces résultats leur ont permis de prendre seul la tête de leur poule et de valider leur billet pour le prochain tour, à Villeneuve-d'Ascq, avant même leur deux dernières sorties à Montpellier contre la Russie mercredi (21h00) et Israël jeudi (21h00).
Au niveau comptable, le bilan est positif mais au regard de la physionomie des matches, les champions d'Europe en titre, qui veulent conserver la pole position, n'ont pas totalement convaincu.
On s'attendait à plus de facilité de la part des Français face à des équipes moins relevées que celles du groupe B qui accouchera de leur adversaire en huitièmes de finale (Serbie, Espagne, Italie, Allemagne, Turquie?).
En difficulté en défense pour ses débuts contre la Finlande, la troupe de Tony Parker a depuis rectifié le tir dans ce qui est sa marque de fabrique. "C'est rassurant de voir que, même quand nous sommes victimes d'une panne d'adresse, nous sommes capables de gagner grâce à notre défense", souligne le capitaine Boris Diaw, en faisant référence au match contre la Pologne.
- Shooter davantage -
Miné par un taux de réussite famélique à trois points (2/13), la France n'a pas semblé totalement sereine contre le "marteau polonais" Marcin Gortat et sa bande, même si elle n'a plus lâché l'avantage après avoir pris la main en fin de deuxième quart-temps.
Néanmoins, les Bleus, à défaut d'être adroits, doivent avant tout davantage tenter derrière l'arc, comme l'a répété Vincent Collet: "Si on ne tire pas, on ne représente pas de danger et la surface du terrain à défendre se réduit pour nos adversaires. Même si nous n'avons pas une équipe de lanceurs de couteaux, il y a quand même un juste milieu à respecter."
Le sélectionneur a toutefois noté du mieux dans la construction offensive: "Il y a moins d'impatience que dans les premiers jours et en préparation." Mais il n'est pas encore satisfait du jeu et attend mieux, par exemple, d'un joueur comme Nicolas Batum, en panne d'adresse contre la Pologne.
Ancien international, médaillé d'argent aux Jeux de Sydney en 2000, Laurent Sciarra se dit "partagé" concernant le niveau de l'équipe de France. "Hier, ils ne se sont pas affolés. Mais il faut que l'équipe de France envoie d'autres messages à ses adversaires. Quand tu gagnes de 10, 15, 20 points, tu t'amènes de la confiance. Tu permets aux cadres de se reposer et tu donnes des responsabilités au +back up+ (joueurs du banc) qui peut apporter un plus", estime-t-il.
- "Gestion inconsciente" -
Cette difficulté à tuer les matches peut s'expliquer par "un phénomène de gestion inconsciente", selon Vincent Collet. "Il faut quand même différencier le premier tour des matches couperets. On ne peut pas attendre d'avoir le même comportement. On sait que les matches à enjeu provoquent une élévation du niveau de jeu", argumente-t-il.
Un comportement qui a semblé presque laxiste en fin de match contre la Finlande et la Pologne où les joueurs n'ont pas fait la faute nécessaire pour sceller leur victoire. "C'était juste un problème de communication", assure Tony Parker.
Laurent Sciarra lui s'interroge: "Aura-t-on cette capacité à élever le niveau d'un cran en huitièmes de finale?" Pour lui, les deux prochains matches donneront quelques indices. "Il faut les gagner et surtout de progresser", conclut Collet.