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Un an après le désastre de Madrid, Pau Gasol s'est mué en bourreau pour prendre sa revanche sur la France et gâché son réveil de médaille d'or à la maison, jeudi à Villeneuve-d'Ascq.
Quarante. C'est le total ahurissant de points inscrits par le géant (2,15 m) des Chicago Bulls. Avec ses onze rebonds captés, le légendaire Pau a éclaboussé de toute sa classe une rencontre crispante qui a tourné définitivement à l'avantage de son camp dans les derniers instants de la prolongation (80-75).
Il a encore une fois porté presque à lui seul son équipe qui semblait presque à l'agonie après un troisième quart-temps (16-23) à l'avantage des Bleus.
Sifflé comme rarement à chacun de ses lancers francs, l'aîné des frères Gasol, du haut de ses 35 ans, n'a pas paniqué et pris son mal en patience lorsque les Bleus étaient devant.
Cette fois-ci, Rudy Gobert, qui l'avait contenu à 17 points l'an passé en quart de finale de la Coupe du monde en Espagne, n'a pas réussi à le freiner suffisamment.
On a cru le grand Pau, touché, lorsque Gobert a réussi un contre dévastateur qui a provoqué juste avant la prolongation. Mais c'était mal connaître l'expérience et la patience du leader de la sélection espagnol.
Dans cette compétition, le joueur au copieux palmarès (champion d'Europe en 2009 et 2011, champion du monde en 2006, vice-champion olympique en 2008 et 2012) avait déjà tangué au bord du précipice avec son équipe. Mais sans jamais chuter.
Sauvé in extremis face à l'Allemagne au premier tour, la "Roja" s'est accrochée à son "totem" de toutes ses forces pour atteindre le dernier carré.
En huitièmes de finale, Pau Gasol avait déjà inscrit 30 points contre la Pologne, dont six flèches de loin, qui avaient fini par achever une équipe pourtant valeureuse.
En quarts de finale, face à la Grèce, il avait ajouté 27 points à son compteur. "Les Grecs lui ont laissé trop d'espace", avait souligné Vincent Collet avant la demi-finale.
"On ne peut pas l'arrêter totalement. On va essayer de le limiter et de le gêner", avait ajouté le sélectionneur français. Des paroles presque prémonitoires.
- La dernière faute de Gobert -
On a cru que Gobert, auteur de 13 rebonds, allait une nouvelle fois remporté son match contre Gasol. Mais l'Ibère a eu le dernier mot en provoquant une cinquième et ultime faute du superbe défenseur des Bleus.
Après cette faute de Gobert, l'intérieur espagnol s'est déchaîné, marquant deux dunks coup sur coup puis laissant échapper sa rage.
"Je me souviens de sa tristesse après le match. Je me souviens aussi de sa grande classe lorsqu'il était venu nous saluer après le match (en 2014)", avait affirmé Collet avant le "clasico".
"Il n'avait pas mis beaucoup de temps pour se ressaisir et décider de jouer pour nous gâcher la fête", avait ajouté le sélectionneur de la France. "On est venu pour battre la France", avait même dit Gasol à l'issue du quart de finale contre la Grèce.
Cette fois-ci, au lieu de saluer les Bleus, la mine déconfite, Gasol pouvait aller célébrer la victoire avec ses supporteurs dans des tribunes dépeuplées par les Français.