Happy Birthday : |
Après avoir délaissé les Bleues l'été dernier pour se reposer et se consacrer à sa famille, Isabelle Yacoubou a fait son retour en équipe de France féminine de basket pour l'Euro-2015, sans rien avoir perdu de son énergie folle ni de son enthousiasme communicatif.
La colosse d'origine béninoise, qui avait ravi le public français aux JO-2012 puis à l'Euro-2013 par ses facéties - avec ses cheveux colorés - et son exubérance, avait manqué aux Tricolores l'an passé au Mondial en Turquie.
Elle avait préféré couper avec le basket, pour reposer ses genoux fatigués et épouser son compagnon italien, qui l'avait demandé en mariage en brandissant une banderole dans les tribunes à l'issue du quart de finale des JO.
Le couple avait aussi commencé la procédure d'adoption d'un petit garçon béninois, aujourd'hui âgé de trois ans, qui les rejoindra dans quelques semaines à Schio (Italie), où elle a posé ses valises début janvier.
"Mon été (2014) s'est très bien passé", sourit-elle. "Je me suis mariée et j'ai rencontré mon fils. Donc c'était génial, tout simplement."
Le reste de la saison a été plus tourmenté pour celle qui s'est donné sur Twitter le surnom de "Shaqoubou", en référence au pivot américain Shaquille O'Neal, auquel son rapport gabarit/explosivité fait immanquablement penser.
Elle a tenté l'aventure chinoise, en s'engageant en septembre avec le club d'Heilongjiang. L'expérience a connu une fin tragi-comique quatre mois plus tard.
Pour avoir contesté les décisions arbitrales et refusé de terminer un match contre un club issu de l'armée, Heilongjiang a été exclu du Championnat et ses joueuses chinoises envoyées dans un camp militaire. Yacoubou, elle, a été rapatriée en Europe, sans avoir son mot à dire.
"Je retiens une très bonne expérience, j'ai rencontré de belles personnes là-bas en Chine", raconte-t-elle. "J'aurais aimé repartir, mais malheureusement, on ne fait pas toujours ce qu'on veut. Les filles espèrent me revoir, mais il y a des priorités."
- 'Un grand plaisir' -
A défaut de revoir ses amies chinoises, elle a retrouvé avec beaucoup d'entrain les Bleues pour cet Euro, disputé en Roumanie et Hongrie. "Le retour en équipe de France, c'est toujours avec un grand plaisir. C'est un honneur d'être là", dit-elle.
A désormais 29 ans (117 sélections), l'ancienne lanceuse de poids est l'une des cinq rescapées (avec Céline Dumerc, Sandrine Gruda, Endi Miyem et Anaël Lardy) des "Braqueuses" originelles, sacrées championnes d'Europe en 2009 en Lettonie.
"Je passe de l'autre côté de la barrière maintenant, je fais partie des plus vieilles", plaisante-t-elle, tout en assurant être restée fondamentalement la même.
"J'ai toujours été quelqu'un de très abordable, même quand j'étais jeune, de très communicante", explique-t-elle. "Ca ne risque pas de changer, parce que c'est ma personnalité. Je parle toujours autant."
"Les filles me demandent peut-être plus, par rapport aux expériences basket que j'ai eues", ajoute-t-elle. "Elles vont peut-être plus me solliciter, mais moi je ne sens pas mon rôle différent."
La défaite en finale de l'Euro-2013 contre l'Espagne (69-70) à Orchies est resté en travers de la gorge de Yacoubou. "Il y a une sensation d'échec qui est quand même assez lourde. Moi, j'ai mis beaucoup de temps à le digérer", avoue-t-elle.
Comme toutes ses coéquipières, elle est mobilisée vers l'objectif premier, qui est la qualification pour les JO-2016. Le champion d'Europe sera directement qualifié et les équipes classées de 2 à 5 passeront par un tournoi pré-olympique.
"Je ne sais pas combien de joueuses de basket pourront dire : j'ai fait deux JO", imagine-t-elle déjà. "Pour moi, c'est un rêve."