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Les basketteurs français, après un premier tour assez tranquille, attaquent les choses sérieuses lors de l'Euro à Villeneuve-d'Ascq où les attend un huitième de finale à double tranchant contre la Turquie, samedi (21h00).
Tony Parker et sa bande poursuivront la défense de leur titre mais auront aussi les jeux Olympiques de Rio en tête lors de ce duel bien plus périlleux qu'une phase de poules sans grand suspense ni réelle adversité à Montpellier.
Une défaite les priverait des JO-2016 à moins d'un repêchage par la Fédération européenne via une "wild card" (invitation). Une victoire, au contraire, les propulserait quasiment dans un TQO (tournoi de qualification olympique) et les mettrait sur la voie d'un adversaire à sa portée en quarts de finale, la Lettonie, avant une potentielle demie contre la Grèce ou l'Espagne.
La pression atteindra donc un pic pour les Bleus, qui ont quitté l'Arena de Pérols (10.700 places), dans la nuit de jeudi à vendredi, pour rallier le Nord de la France et le stade Pierre-Mauroy (27.000 places), habituellement réservé aux footballeurs du Losc.
Elever son niveau de jeu sera un minimum face à la Turquie qui arrive bien préparée après un premier tour dantesque à Berlin dans le "groupe de la mort", où figuraient la Serbie, vice-championne du monde, l'Italie et ses shooteurs fous, l'Espagne, vice-championne olympique, et l'Allemagne du légendaire Dirk Nowitzki, éliminée (comme l'Islande) après sa défaite d'un point contre la "Roja" jeudi.
- Dixon, un meneur bien connu en France -
Médaillée d'argent lors du Championnat d'Europe 2001, puis vice-championne du monde en 2010, deux compétitions organisées sur son sol, la Turquie a perdu de sa splendeur depuis. Malgré ses puissants clubs taillés pour l'Euroligue (Galatasaray, Fenerbahçe, Efes Istanbul) et une poignée de joueurs estampillés NBA, la sélection des "Douze géants" est arrivée quelque peu déplumée à l'Euro.
Ömer Asik (2,12 m, Nouvelle-Orléans) s'est blessé au dos, alors qu'un autre pivot, Enes Kanter (2,11 m), auteur d'une remarquable saison avec Oklahoma City, n'a pas été retenu, en raison de ses opinions politiques selon lui, ce que réfute le sélectionneur Ergin Ataman.
Sans ses deux "tours de contrôle", ni son shooteur Emir Preldzic (meilleur marqueur turc de la Coupe du monde 2014), la Turquie a tout de même décroché la quatrième place de son groupe - la dernière qualificative pour les huitièmes - grâce à trois victoires, dont deux cruciales face à l'Italie (89-87) et l'Allemagne (80-75).
Elle s'est enfin trouvée un meneur fiable en naturalisant l'Américain Bobby Dixon (alias Ali Muhammad), bien connu des parquets français pour être passé à Saint-Etienne, Gravelines, Le Mans, Villeurbanne et Dijon. Les intérieurs de niveau NBA Ersan Ilyasova (Milwaukee) et Semih Erden (ex-Boston et Cleveland) seront aussi à surveiller.
- Collet : 'La Turquie va nous bousculer' -
Le sélectionneur turc a ajouté à ce cocktail des jeunes talents comme l'ailier Cedi Osman, drafté par les Timberwolves de Minnesota après une très bonne saison en Euroligue avec l'Efes Istanbul.
Les rotations restent toutefois limitées dans ce groupe qui a souffert contre l'Espagne (77-104) et la Serbie (72-91), mais a pu se préparer au mieux à ce match couperet.
La France, elle, n'a eu droit qu'à deux rencontres accrochées (Finlande, Pologne) au détour d'une leçon donnée à la Bosnie-Herzégovine et a terminé sur deux matches presque d'entraînement contre la Russie, déjà éliminée, et Israël, qui avait mis au repos trois joueurs majeurs.
"(La Turquie) est une équipe solide, traditionnellement rugueuse, qui va nous bousculer, et contre qui il faudra s'attendre à de la défense de zone. A l'Euro-2011, nous avions gagné (68-64, 2e tour), mais seulement sur la dernière possession. Il faudra arriver en ordre de marche, prêts", souligne le sélectionneur des Bleus Vincent Collet, avant de retrouver une équipe qui les avait balayés en huitièmes de finale du Mondial-2010 (95-77). Mais c'était à Istanbul et sans Parker...