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L'équipe de France a bouclé son Euro sur une note frustrante en finale, mais sa belle aventure préfigure des lendemains qui chantent dans l'optique du Mondial-2018 en Russie, où elle sera cette fois attendue de pied ferme avec un statut de favori à gérer.
. Cap sur la Russie
Quart-de-finaliste de la Coupe du monde 2014, finaliste de l'Euro-2016, les Bleus n'en finissent pas de grandir et vont désormais mettre le cap sur la Russie bardés de certitudes.
Didier Deschamps n'avait pas trop la tête dimanche soir à se projeter sur les prochaines semaines. "J'aurai besoin de temps pour digérer. Les joueurs vont reprendre avec leurs clubs. Je vais analyser avec mon staff et on repartira pour ce qui nous attend dans deux ans", a simplement déclaré le sélectionneur. Mais il n'aura pourtant pas trop le temps de gamberger.
La vie des Bleus ne va pas s'arrêter à cette finale perdue face au Portugal (1-0 a.p.). Et la prochaine mission, le Mondial-2018, commencera dès septembre avec la phase qualificative. Après un amical de rentrée le 1er septembre en Italie, les Français débuteront leur campagne au Belarus le 6 septembre dans un groupe A pas trop compliqué, comprenant également les Pays-Bas, la Suède, la Bulgarie et le Luxembourg.
Après avoir passé deux ans à disputer des matches amicaux en tant que futur organisateur de l'Euro entre 2014 et 2016, la France va redécouvrir le charme des voyages exotiques, l'incertitude des qualifications et devra cette fois aller chercher son billet sur le terrain. Si aucun de ses futurs adversaires n'a de quoi la faire trembler, il faudra tout de même boucler la poule à la première place, les 8 meilleurs deuxièmes étant reversés en barrages.
. Avec quel groupe?
Difficile de ne pas donner la priorité pour les échéances à venir à des joueurs vice-champions d'Europe, mais Deschamps va tout de même devoir trancher des cas épineux. Un beau casse-tête en perspective.
Il y a d'abord la situation des absents pour cause de blessures (Varane, Diarra, Mathieu) ou d'affaires extra-sportives (Benzema, Sakho), tous des cadres du groupe avant leurs indisponibilités.
Si des petits nouveaux ont marqué des points à l'Euro ou vont forcément s'inscrire dans la durée (Umtiti, Kanté, Coman, Martial), d'autres en ont perdu beaucoup (Mangala, Rami). Quid aussi des trentenaires (Evra, Sagna)?
Certains jeunes se bousculent en tout cas déjà aux portillons et auront une carte à jouer dans l'optique de la Coupe du monde (Lacazette, Zouma, Rabiot, Fekir, Dembele, Kurzawa, Areola).
. Le cas Benzema
Reverra-ton Karim Benzema en équipe de France? L'ex-attaquant N.1 des Bleus a raté le wagon de l'Euro en raison de sa mise en examen dans l'affaire du chantage à la sex-tape. Son avenir dépendra en premier lieu des suites judiciaires de ce scandale.
S'il est rapidement blanchi, Le joueur du Real Madrid sera de nouveau sélectionnable, mais il n'est pas sûr que Deschamps ait gardé sa place bien au chaud. En son absence, un groupe s'est révélé et des attaquants se sont émancipés, menant la France jusqu'en finale alors que Benzema n'a jamais eu un rendement optimal en équipe nationale (27 buts en 81 sélections).
Sa déclaration choc avant le tournoi, accusant Deschamps d'avoir "cédé à la pression d'une partie raciste de la France" en le privant de Championnat d'Europe, a profondément meurtri l'ex-capitaine des champions du monde et d'Europe 1998 et 2000, dont la maison en Bretagne a été ensuite taguée du mot "raciste".
Très impopulaire et rejeté par l'opinion, Benzema risquerait en outre, en cas de retour, de briser l'élan populaire qui s'est créé autour des Bleus.
. Un état d'esprit à conserver
Le fameux adage "le groupe vit bien", tellement galvaudé, a pris tout son sens avec les Bleus. Il y a bien eu des polémiques durant la préparation et pendant le tournoi (Benzema, bras d'honneur de Pogba) mais elles n'ont pas eu d'incidence majeure sur la vie en communauté.
L'engouement suscité par cette équipe s'explique en partie par le climat apaisé qui règne autour d'elle, loin des tourments des années passées. Au-delà des résultats, c'est sans doute le principal acquis du mandat de Deschamps que d'avoir fait oublier le séisme provoqué par la grève de l'entraînement du Mondial-2010 et ses répliques lors de l'Euro-2012.
"On n'a pas été récompensé mais j'ai eu un groupe extraordinaire à disposition. Je suis malheureux pour eux mais ça ne s'arrête pas là. Même si on prend un gros coup sur la tête, ça laisse envisager des jours meilleurs et un avenir intéressant", a conclu Deschamps dimanche soir. On se revoit en septembre.