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Individualiste, pas assez motivé, rechigne à apprendre le français: Les oreilles de Kolbeinn Sigthorsson ont souvent sifflé la saison dernière, complètement ratée avec Nantes, et l'avant-centre islandais veut maintenant se relancer à l'Euro-2016, mardi, face au Portugal.
En décembre, l'attaquant avait été ouvertement critiqué par son entraîneur Michel Der Zakarian: "Il n?est pas assez présent dans l'attitude. Pour avoir un bon feeling avec tes partenaires, il faut s'entraîner souvent avec eux. Être respectueux de ce que le club attend de toi. Et donner".
Et d'attaquer aussi son physique: "Si tu perds 4 ou 5 kilos, tu te déplaces mieux quand même. Il doit faire attention à son hygiène de vie. Il a du poids en trop".
Des reproches étayés par le nombre de petites blessures dont a souffert l'avant-centre.
Pour lui la saison s'est même arrêtée début avril, avant qu'il demande à quitter la France plusieurs semaines avant la fin du championnat pour aller se soigner et préparer son Euro au pays.
La sévérité à son égard se justifie cependant pleinement au regard des attentes soulevées par l'arrivée d'un ex-avant-centre de l'Ajax Amsterdam et de la déception causée par son bilan famélique: 3 buts en 19 titularisations et 7 entrées en jeu en Ligue 1, plus une réalisation en Coupe de France.
Elle s'explique aussi par l'effort financier concédé par les Canaris, qui avaient déboursé 3 millions d'euros dans l'espoir que ce puissant attaquant de 26 ans réglerait leurs problèmes offensifs récurrents.
- Prolifique en sélection -
Retrouver la sélection nationale, dont il est le fer de lance offensif et avec qui il a réussi l'exploit de finir deuxième d'un groupe pourtant relevé - derrière les Tchèques, mais devant la Turquie (3e) et surtout en laissant les Pays-Bas sur le carreau - sera certainement un immense bol d'air frais pour ce taciturne.
Avec un tel parcours en qualification, il ne faut pas compter sur lui ou sur ses coéquipiers pour arriver en victime expiatoires face aux Portugais de Cristiano Ronaldo, malgré la correction (7-0) qu'ils viennent d'infliger à l'Estonie lors de leur dernier match de préparation.
"On a notre chance contre n'importe quelle équipe. Il faut juste qu'on applique bien notre tactique et qu'on ait confiance en nos chances de gagner", avait assuré à l'AFP Sigthorsson juste avant le tirage au sort.
Les deux autres matches des Nordiques, contre la Hongrie, puis l'Autriche ne semblent pas tout à fait hors de portée et laissent à la troupe du suédois Lars Lagerbäck un petit espoir de ne pas voir leur première grande compétition internationale s'arrêter dès le premier tour.
Dans un collectif qui vaut plus par sa solidarité, sa discipline et ses qualités physiques que son talent, Kolbeinn Sigthorsson ne dépareillera pas.
Prolifique en sélection, avec un but tous les deux matches en moyenne (20 buts en 39 sélections), il sera l'arme offensive numéro un des insulaires, qui n'arrivent pas encore à se passer d'Eidur Gudjohnsen, 37 ans, ce qui en dit long sur la pauvreté du réservoir offensif en Islande.
Alors que les Turcs de Bursaspor ou le Celtic le suivraient de près, ces trois matches - au moins - seront autant d'occasions pour lui de démontrer qu'il vaut mieux que l'impression d'inachevé laissée par ses saison à Amsterdam et Nantes, après une arrivée prometteuse sur le continent à Alkmaar (15 buts en 32 matches) en 2010/2011.