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En finale de l'Euro-2016, le Portugal ne sera pas favori car son jeu ne fait pas rêver jusqu'ici. Mais sa superstar Cristiano Ronaldo a appris que dominer n'est pas gagner, lui qui a perdu en finale contre la Grèce à Lisbonne à l'Euro-2004.
La Selecçao n'est tout de même pas au niveau de l'anti-football des Grecs en 2004, qui avaient étouffé avec un socle ultra-défensif les Portugais à deux reprises, en match d'ouverture et en finale.
Mais comme l'expliquait le sélectionneur gallois Chris Coleman après avoir été éliminé 2 à 0 en demi-finales: "Le Portugal défend bas et concède peu d'espaces. C'est très compliqué d'ouvrir le jeu face à une équipe qui évolue de la sorte".
Le Portugal est un bloc. "Nous somme une vraie équipe, unie, solidaire, c'est de cette façon que nous sommes arrivés là. J'ai toujours été à la disposition de l'équipe en défendant a chaque match, j'ai tout donné jusqu'à présent, et comme a dit le sélectionneur il y a eu un travail d'équipe extraordinaire", a résumé avec ses mots Cristiano Ronaldo.
Lui, c'est la superstar que n'avait pas la Grèce de 2004. CR7 est un joueur d'exception capable de coups de génie, comme ce but insensé du talon dans la course inscrit contre la Hongrie en poules (3-3). Et c'est encore lui, qui en ouvrant le score contre les Dragons gallois a rejoint Michel Platini dans l'histoire de l'Euro.
Le capitaine des Bleus avait inscrit 9 buts, record absolu des championnats d'Europe des nations, en une seule édition en 1984. Il a fallu quatre Euros au triple Ballon d'Or pour revenir à sa hauteur, mais il l'a fait.
Le play-boy multimillionnaire a appris de ses échecs. L'image avait fait le tour du monde: en 2004, Luiz Felipe Scolari, son sélectionneur de l'époque, était allé consoler ce joueur prometteur de 19 ans, diamant à une oreille protégé par un sparadrap, en larmes après le succès des Grecs.
- 'Pleurer, mais de joie' -
"Après la finale perdue de l'Euro-2004 face à la Grèce, j'avais pleuré de tristesse. Dimanche, j'espère à nouveau pleurer. Mais de joie, cette fois", prévient CR7.
En 2012, le Portugal avait quitté l'Euro en demi-finale face à l'Espagne à l'issue d'une séance de tirs au but traumatisante. Ronaldo avait choisi d'être dernier tireur mais sa Selecçao avait été éliminée avant même qu'arrive son tour.
Face à la Pologne, en quarts de finale, le natif de Madère s'est présenté en premier tireur et le Portugal est passé (1-1 a.p.; 5 t.a.b à 3).
Le parallèle avec l'hermétisme de la Grèce en 2004 n'est pas si osé que ça: Fernando Santos, coach portugais, a dirigé la sélection grecque dans le passé et était à la tête de clubs héllènes comme l'AEK Athènes, Panathinaïkos et le PAOK Salonique.
Face aux Gallois, le gardien Rui Patricio n'a été mis en réelle difficulté qu'à une seule reprise, à la 80e sur un tir puissant de Gareth Bale.
C'est dire si, même en l'absence de Pepe, forfait sur blessure, la défense lusitanienne s'est montrée solide.
- 'Il faut savoir être stratège' -
Après un premier tour indigne marqué par des nuls face à l'Islande (1-1), l'Autriche (0-0) puis la Hongrie (3-3), peu d'observateurs se seraient risqués à miser "un Euro" sur la présence de Nani et compagnie en finale du tournoi.
Et pourtant, le Portugal a déjoué les pronostics en évinçant d'abord en 8es la Croatie (1-0 a.p.), pourtant considérée comme un candidat au titre après un premier tour flamboyant.
Ronaldo et les siens n'étaient pas davantage favoris face à la solide Pologne en quarts. Là aussi, leur jeu fermé a piégé Robert Lewandowski, le crack du Bayern.
Contre les Gallois, en demi-finales, c'est la première fois du tournoi que les Portugais ont gagné dans le temps réglementaire!
Pour cela, ils ont empêché Bale, équipier de Ronaldo au Real Madrid, de s'approcher du but grâce à un double rideau défensif très compact, un cauchemar pour l'adversaire.
"Cela m'importe peu que notre jeu soit peu spectaculaire, reconnaît Fernando Santos. Pour gagner, il faut savoir être stratège".
Dimanche, le Portugal se présentera au stade de France en ayant bien appris sa leçon de 2004. La Selecçao des Luis Figo, Deco, Maniche, Pauleta et du jeune Ronaldo avait largement dominé (16 tirs à 4, 10 corners à 1) mais avait été piégée par une tête d'Angelos Charistéas à la 57e.