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Le sauveur a versé des larmes d'émotion: longtemps crispée et paralysée par la pression, l'équipe de France a fini par sortir vainqueur du match d'ouverture de "son" Euro-2016 contre la Roumanie (2-1) sur un éclair de génie de Dimitri Payet, vendredi au Stade de France.
Laborieux, empruntés et visiblement tétanisés par l'enjeu, les Bleus ont failli passer totalement à côté d'un rendez-vous pourtant préparé avec soin depuis deux ans. Mais ils pourront remercier le milieu de West Ham, auteur d'une frappe sensationnelle en pleine lucarne qui a libéré tout un stade et tout un pays à la dernière minute du temps réglementaire (89e).
Les larmes de Payet à sa sortie du terrain resteront sans doute l'un des grands moments de cet Euro et peuvent peut-être constituer un déclic pour une formation qui a eu très peur de rater son entame devant son public.
"C'était beaucoup de stress et de pression. S'il y a un an, on m'avait dit que ça se passerait comme ça, je n'y aurais pas cru. C'est tout ça qui est ressorti", a expliqué le joueur.
L'ouverture du score d'Olivier Giroud (57e) sur un centre de Payet, décidément incontournable, avait été rapidement suivie par une égalisation de Bogdan Stancu sur un penalty largement évitable après une faute stupide de Patrice Evra (65e). Mais les Bleus ont réussi le tour de force d'arracher une victoire qui fera date et lance parfaitement leur tournoi.
Les premières rencontres d'une phase finale donnent généralement le ton pour la suite de la compétition. Si c'est le cas, la France, considérée comme l'une des favorites de cet Euro, peut voir l'avenir sereinement. Pour un pays englué dans un dur conflit social, ce scénario incroyable a en tout cas de quoi redonner un énorme coup de fouet au moral.
Plus personne ne va oser durant les prochains jours évoquer les diverses défections enregistrées ces derniers mois pour des raisons physiques (Varane, Diarra, Mathieu) ou extra-sportives (Benzema, Sakho).
- Pogba à l'envers -
Pour aller plus loin, il va tout de même falloir que les deux stars des Bleus se réveillent et il ne faut pas occulter les grosses difficultés rencontrées durant 90 minutes. Sans plusieurs joueurs majeurs, la France pensait en effet pouvoir compter sur ses deux vedettes, Antoine Griezmann et Paul Pogba. Le finaliste malheureux de la Ligue des champions a été peu en verve mais c'est de lui que sont tout de même venues les deux plus grosses occasions françaises, dont une tête sur le poteau (14e, 35e).
La copie de Pogba a en revanche été indigne d'un joueur censé faire fantasmer les plus grands clubs de la planète. Passes ratées, gestes techniques superflus: le milieu de la Juventus Turin a fait tout de travers hormis sur une reprise de volée à la suite d'un centre de Dimitri Payet.
Pour Giroud en revanche, sevré de ballons, la soirée a été belle et il a fait oublier Benzema avec son 8e but sur ses 8 derniers matches en équipe nationale.
Les Roumains ont eux fait le match qu'il fallait. Très bien organisés tactiquement, ils se sont appuyés sur leur défense, la meilleure des qualifications, sans pour autant lésiner sur un pressing qui a fait du mal aux Bleus évoluant avec le frein à main. Mais c'était avant le coup de poignard signé Payet.
"C'était très important de gagner le premier match et on regardera plus tranquillement l'Albanie contre la Suisse. La victoire est là et c'est le plus important", a savouré Didier Deschamps sur BeIN Sports après le match, saluant le "coup de patte impressionnant", de "Dim" Payet.
Place maintenant à l'Albanie pour la France, mercredi à Marseille. Mais après cette fin de match exceptionnelle, ils peuvent aborder ce rendez-vous avec beaucoup plus de sérénité. Payet a redonné le sourire à tout un pays.