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Hugo Lloris, entré dans le club très fermé des meilleurs gardiens du monde, va essayer de rentrer dimanche dans celui fréquenté par Michel Platini et Didier Deschamps, celui des capitaines victorieux de l'équipe de France.
Ses arrêts contre l'Allemagne l'ont fait passer dans une autre dimension. "C'est un très grand gardien, il l'a démontré tout au long de la compétition. Il a prouvé qu'il fait partie des tous meilleurs au monde. Sur ce tournoi il mériterait d'être désigné meilleur gardien", encense le milieu de terrain des Bleus, Blaise Matuidi.
Mais que vaut d'être parmi les plus grands, sans sacre au bout ? Pas grand chose. Lloris le sait bien: les titres collectifs valent bien plus que les distinctions individuelles.
L'ancien portier de l'OL, avec lequel il a gagné une Coupe de France (2012), son seul trophée à ce jour, a l'occasion d'enfin garnir son palmarès international. Comme l'ont fait avant lui Manuel Neuer (Mondial-2014), Iker Casillas (Euro-2008/Mondial-2010/Euro-2012) ou encore Gianluigi Buffon (Mondial-2006). Trois monstres de la ligne de but qui ont validé leur domination du moment par une coupe.
Du haut de ses 81 sélections, le Français peut les imiter à 29 ans, l'âge de la plénitude chez les portiers.
Il lui reste cependant une dernière marche à gravir, de loin la plus haute compte tenu de toute la pression de l'évènement. Et cette fois, ce n'est pas une Allemagne démunie d'avant-centre qui s'avance face à lui, mais le Portugal d'un certain Cristiano Ronaldo.
- Comme Barthez face à l'autre Ronaldo ? -
La dernière fois qu'un gardien français a joué une finale face à un Ronaldo, c'était Fabien Barthez, déjà au Stade de France, lors de la finale du Mondial-1998. Et cela s'était plutôt bien passé face au génial Brésilien (3-0). Mais se repasser ces images en boucle ne servira à rien. Lloris a tout dans les gants et dans sa tête afin de relever cet immense défi.
Pour l'heure, son Euro est un quasi sans faute. En six matches il n'a pris que quatre buts dont deux sur penalties face à la Roumanie (2-1) et l'Eire (2-1 en 8e de finale). Sur les deux autres encaissés contre l'Islande en quarts (5-2), il ne pouvait pas grand chose, abandonné par une défense relâchée en raison de l'écart à 4-0 à la pause.
Hormis face à la Suisse (0-0), il a sorti à chaque match au moins un arrêt décisif sur grosse occasion adverse et cela a changé la donne, puisque les Bleus ont souvent fait la différence en fin de match.
- 'Rentrer dans l'histoire' -
Et jeudi à Marseille, il a fait LE grand match que toute la France du foot attendait de lui. Il a écoeuré les Allemands avec plusieurs interventions cruciales, comme cette parade sur la volée d'Emre Can dans le premier quart d'heure, et ce fantastique plongeon de la dernière minute pour détourner la tête puissante de Joshua Kimmich.
Mais Lloris ne s'étend pas sur cette performance et parle en capitaine plus qu'en gardien. "Monter une grande équipe ça demande beaucoup de temps. Les Allemands, les Espagnols, le succès ils ne l'ont pas créé du jour au lendemain. L'expérience ça ne s'achète pas. Dimanche, on a la possibilité de rentrer dans l'histoire du foot français, c'est une chance unique dans la carrière d'un joueur."
L'expérience, il l'a. Depuis trois matches dans cet Euro, Lloris détient le record du nombre de rencontres jouées avec le brassard (57). Il a dépassé contre l'Eire rien de moins que Didier Deschamps (54) et Michel Platini (50). Eux ont soulevé les trophées qui comptent, l'Euro-1984 pour "Platoche", le Mondial-1998 et l'Euro-2000 pour "DD".
Avec Deschamps sélectionneur à ses côtés, prêt à lui montrer la voie, Lloris peut connaître cette joie unique dimanche soir. Meilleur gardien et champion d'Europe ? Ca sonnerait bien...