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Le tenant à terre! Un but d'Ivan Perisic a permis à la Croatie de terrasser l'Espagne (2-1) et d'emporter la première place du groupe D de l'Euro-2016, mardi à Bordeaux, condamnant l'équipe double championne en titre à un périlleux huitième contre l'Italie.
Il y aura de la revanche dans l'air lundi prochain à Saint-Denis, puisque l'affiche Italie-Espagne était déjà celle de la finale de l'Euro-2012, remportée 4-0 par les Espagnols.
Dans un match renversant mardi soir au Nouveau Stade de Bordeaux, la "Roja" a mené grâce à Alvaro Morata (7e). Mais son jeu s'est ensuite délité, surtout défensivement, et elle a fini par s'incliner sur une somptueuse talonnade de Nikola Kalinic (45e) puis une frappe en contre de Perisic (87e).
Le capitaine espagnol Sergio Ramos, lui, pourra s'en vouloir d'avoir raté un penalty gracieusement offert par l'arbitre (72e) pour une faute peu évidente sur David Silva, alors qu'un nul aurait assuré la première place à son équipe.
"Cela a été un match assez équilibré mais nous l'avons perdu sur une erreur de notre part au moment de leur contre-attaque", a déploré le sélectionneur Vicente del Bosque. "Nous devons surmonter cette contrariété, car c'est une simple contrariété."
- Le bijou de Kalinic -
Ce n'est pas le scénario qu'espérait l'Espagne (2e, 6 pts), qui avait aligné son équipe type pour tenter d'assurer le coup face à la Croatie (1re, 7 pts). Cette dernière était d'ailleurs privée de son meneur de jeu Luka Modric, blessé, et elle avait appris qu'elle était officiellement qualifiée en huitièmes juste avant la rencontre.
Sanction immédiate: voilà la "Seleccion" reversée dans la pire partie du tableau, où elle affrontera l'Italie lundi prochain. Et si elle passe ce cap, la "Roja" pourrait croiser l'Allemagne en quarts et la France en demies...
Les Espagnols pourront longtemps remâcher leur performance en demi-teinte mardi, où ils ont débuté par des arabesques offensives et fini par s'incliner pour leurs relâchements défensifs.
Dès la 7e minute, David Silva a trouvé d'une passe à l'aveugle Cesc Fabregas, qui a bien servi Morata. Ce dernier n'a eu qu'à pousser le ballon au fond pour inscrire son 3e but du tournoi et rejoindre Gareth Bale en tête du classement des buteurs (7e).
Mais malgré une occasion énorme pour le même Morata (44e), la Croatie a égalisé: sur un centre venu de la gauche, Kalinic a devancé De Gea et placé une somptueuse "Madjer" de volée (45e).
- Polémiques en vue -
La conséquence d'un excès de nonchalance pour l'arrière-garde espagnole. Et une récompense pour l'intensité des Croates, qui avaient trouvé la transversale puis le poteau sur un lob d'Ivan Rakitic après une relance espagnole ratée (14e).
Dans une seconde période devenue irrespirable, l'arbitre n'a pas bronché lors que Marko Pjaca s'est écroulé dans la surface (64e). En revanche, il a offert aux Espagnols un penalty peu évident pour une poussette sur Silva.
En capitaine, Ramos a pris ses responsabilités mais sa frappe, ni forte, ni bien placée, a été sortie par Danijel Subasic (72e). Cela promet une semaine riche en polémiques pour les Espagnols, d'autant que le défenseur Gerard Piqué, farouche défenseur de l'indépendance catalane, a été accusé d'avoir effectué un doigt d'honneur au moment de l'hymne espagnol.
Du côté de la Croatie, les supporters n'ont cette fois pas fait parler d'eux pour raisons extrasportives, quatre jours après leurs débordements contre la République tchèque (2-2).
Et le public croate a pu exulter lorsqu'au bout d'une folle chevauchée, Perisic a expédié une frappe rasante qui a trompé De Gea au premier poteau. Un but qui dégage la route de la Croatie dans cet Euro, et qui encombre sacrément celle de l'Espagne.