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Fin de règne pour l'Espagne! L'Italie s'est offert le scalp des doubles tenants du titre (2-0) lundi en huitièmes de l'Euro-2016 avec des buts de Chiellini et Pellè, prenant une éclatante revanche quatre ans après son humiliation lors de la finale 2012.
L'âge d'or des Espagnols s'est achevé sur la pelouse du stade de France, deux ans après le fiasco d'une élimination au 1er tour du Mondial-2014. Et ni les inspirations géniales d'Andres Iniesta, ni les parades splendides de David de Gea n'ont enrayé ce déclin.
L'Italie a été meilleure pendant la première période, marquant par Giorgio Chiellini (33e) sur un des rares ballons relâchés par De Gea. Et elle a défendu avec acharnement lorsque l'Espagne s'est réveillée en fin de rencontre, à l'image de son gardien Gianluigi Buffon, décisif. Graziano Pellè a ensuite achevé le travail en contre-attaque (90e+1).
Les "Azzurri" auront le redoutable honneur d'affronter les champions du monde allemands samedi en quarts à Bordeaux, quand la "Roja" verra à la télévision les matches couperets qu'elle avait pris l'habitude de disputer ces dernières années.
"L'Italie a été meilleure et je lui souhaite bon vent pour la suite", a reconnu, beau joueur, le sélectionneur Vicente del Bosque. "Cela a été une très bonne époque pour le football espagnol et nous devons dès à présent nous remettre en ordre de marche."
Ce n'est peut-être pas encore le signe d'un délitement pour l'empire espagnol, toujours ultradominateur dans les compétitions de clubs avec notamment trois sacres sur les trois dernières saisons en Ligue des champions.
- La fin d'une génération dorée -
Mais c'est sans doute la fin d'une génération dorée, celle d'Iker Casillas et les siens, qui ont dominé la planète avec leur jeu de passes léché et réussi un triplé inédit Euro-Mondial-Euro entre 2008 et 2012.
Quatre ans plus tard, l'Espagne n'a plus aucune couronne. Le mérite en revient à l'Italie qui, contrairement au cauchemar vécu lors de la finale 2012 (défaite 4-0), a cette fois parfaitement déroulé son jeu, ultra-intense et ultra-efficace.
Solidaires au pressing, disciplinés dans le repli, décomplexés en attaque, les hommes d'Antonio Conte ont pris l'Espagne à la gorge et réussi à contenir les talents adverses. Et sans De Gea, peut-être les Espagnols auraient-ils été menés plus largement au repos.
Le gardien a débuté son match par une parade réflexe sur une tête de Pellè (8e). Le portier de Manchester United a aussi sorti une splendide claquette main opposée sur un déboulé de Giaccherini (45e), avant de gagner son face-à-face avec Eder lancé vers son but (55e).
Sur le premier but, néanmoins, De Gea n'avait rien pu faire: après un coup franc concédé par Sergio Ramos, le portier a repoussé la frappe puissante d'Eder mais Chiellini avait bien suivi (33e). Belle revanche pour le défenseur italien, sorti sur blessure lors de la finale 2012.
- Del Bosque décidera plus tard -
Ce but a récompensé une domination méritée pour l'Italie, plus tranchante. Et il a sanctionné la première période de l'Espagne, brouillonne à l'image de son capitaine Ramos, très maladroit et tout proche de marquer contre son camp sur un dégagement dévissé (29e).
Même si après la pause, l'Espagne s'est réveillée avec l'entrée d'un deuxième avant-centre, Aritz Aduriz, elle a trouvé sur sa route l'excellent Buffon (49e, 77e, 89e).
Et même la révolte des cadres espagnols, comme sur cette volée magistrale d'Iniesta (76e), n'a pas suffi à prolonger la geste de cette équipe, extraordinaire pendant des années avant d'être brutalement ramenée sur terre lundi.
"Le fait de les avoir battus doit nous rendre fier, parce que sur le papier ce défi semblait déséquilibré", a souligné le sélectionneur italien Antonio Conte.
L'Espagne garde de la réserve pour l'avenir, avec plusieurs talents prometteurs sacrés dans les catégories de jeunes. Mais la suite pourrait s'écrire sans le sélectionneur Vicente del Bosque (65 ans), qui a continué lundi à entretenir le doute sur son futur.
"J'aurai une conversation avec le président (de la fédération espagnole, NDLR) et nous choisirons ce qui convient le mieux pour l'avenir de la sélection", s'est-il borné à dire. "Nous avons un style de jeu pour durer de nombreuses années et nous resterons proches de la victoire finale au Mondial ou à l'Euro."