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Elisa, la société qui exploite le stade de Lille, au coeur des critiques en raison de l'état déplorable de sa pelouse, a pointé du doigt lundi l'UEFA qui a "exigé le changement" de la surface de jeu avant l'Euro-2016.
"En prévision des matches de l'Euro-2016, l'UEFA a exigé le changement de la pelouse du stade Pierre-Mauroy, aux frais d'Elisa, malgré les différents rapports de l'expert missionné par Elisa démontrant que la pelouse existante offrait une bonne couverture végétale", se défend dans un communiqué la société filiale d'Eiffage, qui a construit le stade dans le cadre d'un partenariat public-privé (PPP) avec la Métropole européenne de Lille (MEL).
"L'UEFA a imposé la société autrichienne Richter Rasen", ajoute Elisa (Eiffage Lille Stadium Arena SAS), avant de conclure par un lapidaire: "Le stade Pierre-Mauroy déplore la situation ainsi créée par la mauvaise qualité de la pelouse fournie par Rachter Risen."
Le mauvais état de la pelouse lilloise, remplacée fin mai, a été souligné dès le début de la compétition et a atteint son paroxysme dimanche lors du match Suisse-France au cours duquel les joueurs ont été victimes de nombreuses glissades.
"C'est désolant de jouer sur une telle pelouse, s'était emporté dimanche soir le sélectionneur français Didier Deschamps. Les joueurs ont eu beaucoup de mérite."
"C'est difficile de jouer notre football sur un terrain comme ça", avait également déploré le défenseur tricolore Adil Rami.
La MEL, propriétaire du stade dans le cadre du PPP, a dit à l'AFP être "déçue de l'image que cela a renvoyé mais n'avoir pas d'autres commentaires à faire."
- Conditions météo -
L'UEFA, dans un communiqué envoyé à l'AFP, répond "que les pelouses de Marseille, Lille et Nice ont dû être remplacées, leur état n'étant pas satisfaisant le 16 mai 2016", date de leur prise en mains par l'instance de tutelle du tournoi. "Le temps restant était donc très court", poursuit l'UEFA, qui met aussi en cause des "conditions météorologiques extrêmement défavorables des dernières semaines (pluie, humidité, manque d'ensoleillement)".
Vendredi, la Société française des gazons (SFG), association à but non lucratif regroupant l'ensemble des corps de métier du secteur, avait déjà désigné l'UEFA comme responsable de la situation actuelle après une polémique née sur l'état de la pelouse du stade Vélodrome de Marseille.
"Le consultant mandaté par l'UEFA a cru bon devoir intervenir, en particulier en faisant replaquer du gazon non compatible (enracinement du gazon) en provenance d?une société autrichienne sur les stades de Marseille, Lille, Nice, et ce, en dépit de l?avis hautement défavorable des spécialistes français tenus à l?écart du système UEFA", avait pointé le SFG dans un communiqué.
"Ce qui nous embête c'est ces mauvaises publicités autour de deux, trois pelouses, avec l'opprobre jetée" sur les personnes chargées de l'entretien des pelouses en France, a affirmé lundi à l'AFP le président de la SFG, Jean-Marc Lecourt.
L'enceinte nordiste, où trois rencontres se sont déjà disputées, doit encore en accueillir trois autres: Italie-Eire (groupe E) mercredi, un huitième de finale dimanche, ainsi qu'un quart de finale le 1er juillet.
L'UEFA a précisé à l'AFP que "des mesures ont déjà été prises, notamment la limitation de l'utilisation des pelouses, en interdisant les entraînements d'avant-match, ainsi que toute une série d'actions permettant aux pelouses de se régénérer (fertilisants, ensemencement, tonte, luminothérapie, séchage par ventilation, etc)".