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L'excès de confiance est l'adversaire le plus redoutable de la France, opposée à la Roumanie, l'Albanie et la Suisse dans son groupe A à l'Euro-2016 à la maison.
Didier Deschamps a toujours eu la réputation d'être chanceux. Cette étiquette va lui coller encore longtemps.
Même Michel Platini, patron de l'UEFA actuellement suspendu, avait plaisanté sur la veine du sélectionneur, après le nul (1-1) miraculeux ramené d'Espagne en octobre 2012, avec un but à la dernière seconde de Giroud. "Napoléon disait que pour gagner des batailles, il faut de bons soldats et de la chance. Didier en a toujours eu. Je me demande d'ailleurs si quand il est né, il n'est pas tombé dans un bénitier."
. Roumanie, le 10 juin au Stade de France
La Roumanie est 16e dans un classement Fifa où la France est 25e. Cet adversaire est issu du chapeau 3 où les Bleus auraient pu tomber sur bien pire comme la Pologne de Lewandowski ou la Suède d'Ibrahimovic.
Les Roumains promettent un verrou à l'équipe de Deschamps, puisqu'ils ont terminé meilleure défense des qualifications de l'Euro-2016 avec seulement deux buts encaissés (devant l'Angleterre et l'Espagne, 3 buts encaissés chacun).
Dans l'histoire récente, cet opposant n'évoque pas forcément de bons souvenirs. Ce match d'ouverture rappelle ainsi l'entrée en lice des Bleus à l'Euro-2008 contre cette même équipe (0-0), qui avait été le match le plus triste de ce tournoi. Les Français, alors entraînés par Raymond Domenech, avaient été éliminés au premier tour.
En septembre 2009 contre la Roumanie (1-1), Benzema tarde à entrer en jeu puis traîne sa nonchalance dans le dernier quart d'heure. "J'étais tellement déçu (d'être remplaçant) que je n'avais pas forcément envie de jouer, de tout donner", expliquera-t-il. Un comportement et des propos jugés "inadmissibles" par Domenech, qui le recadre puis passe l'éponge avant de ne pas l'emmener avec lui au Mondial-2010.
Benzema, mis à l'écart des Bleus par la FFF, ne recroisera peut-être pas les Roumains à l'Euro si son dossier judiciaire (mise en examen pour complicité de chantage présumé) dans l'affaire de la sex-tape de Valbuena n'évolue pas.
. Albanie, le 15 juin à Marseille
Cette nation, 38e au classement Fifa, a donné du fil à retordre à Deschamps puisqu'en deux matches amicaux en novembre 2014 (1-1) puis en juin 2015 (défaite 1 à 0), la France a été incapable de la battre.
Pour leur première participation à une phase finale, les Albanais vont miser sur ce qui fait leur grande force: un collectif très soudé, avec comme vigie le grognard Lorik Cana, qui a fait une bonne partie de sa carrière en France (PSG, Marseille, Nantes depuis l'été dernier). L'ancien Marseillais espère d'ailleurs compter sur quelques soutiens quand il défiera les Bleus au Vélodrome.
Pour en arriver jusque-là, les Albanais ont débuté leur campagne qualificative par un exploit au Portugal au nez et à la barbe de Cristiano Ronaldo (1-0).
Mais il ne faut pas non plus négliger l'impact comptable des incidents du match en Serbie, le 14 octobre 2014. Durant la rencontre, un drone survole le stade de Belgrade avec un drapeau de la "Grande Albanie", projet nationaliste visant à regrouper dans un même État les communautés albanaises des Balkans.
L'envahissement du terrain par des supporteurs serbes et les scènes de pugilat entre joueurs et spectateurs obligent l'arbitre à interrompre le match. Résultat: victoire de l'Albanie sur tapis vert 3-0 et trois points en moins pour les Serbes.
. Suisse, le 19 juin à Lille
La dernière confrontation entre les deux voisins avait tourné à la démonstration: le 20 juin 2014 à Salvador, lors du premier tour de la Coupe du monde au Brésil, la France avait rossé la Suisse 5-2. Cette rencontre tranchait avec les trois précédentes confrontations, des nuls pauvres en spectacle (0-0 deux fois et 1-1).
La "Nati" (12 au classement Fifa), où évolue le milieu rennais Gelson Fernandes, s'est qualifiée en finissant deuxième d'un groupe peu relevé, derrière l'Angleterre, et avec trois défaites au compteur (deux fois contre le leader et face à la Slovénie).
Vladimir Petkovic a succédé à Ottmar Hitzfeld après le Mondial-2014 (élimination en 8e de finale) au poste de sélectionneur et procédé à des retouches, notamment au poste de gardien après la retraite internationale de Benaglio, remplacé par Sommer.
La Suisse s'appuie néanmoins toujours sur un entrejeu formé par l'expérimenté capitaine Inler, le récupérateur Xhaka et le patron technique Shaqiri, la star de l'équipe dont il a été le meilleur buteur en qualifications (4 buts).
Le milieu est huppé, les couloirs sont assurés par Lichtsteiner et Rodriguez, mais ça pèche ailleurs, entre une charnière centrale brinquebalante et une attaque qui se cherche, entre les avant-centres Drmic, Seferovic ou Mehmedi, peu prolifiques.