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Les restaurateurs situés aux abords du Stade de France se sont dit prêts jeudi à attaquer en justice l'arrêté permettant l'édification d'une clôture autour de l'enceinte sportive, un "mur" qui, selon eux, les privera des retombées économiques de l'Euro-2016.
L'installation de cette clôture opaque, haute de 2,50 mètres, a commencé grâce à un "arrêté autoritaire du préfet" de Seine-Saint-Denis, selon les mots du maire adjoint (PCF) de Saint-Denis Stéphane Peu, lors d'une conférence de presse.
Cet arrêté justifie la mise en place d'un "barriérage" par des "mesures préventives exceptionnelles et provisoires de sûreté" dans le contexte de la menace d'attentats. Les premières attaques du 13 novembre (130 morts) avaient justement eu lieu aux abords du Stade de France, tuant une personne, et en blessant 56 autres.
Aux yeux de l'UEFA, "nous sommes des parasites, nous devons avoir leur accord pour travailler", s'agace Lara Vigo. Son époux est le gérant d'une des brasseries situées le long de l'avenue Jules-Rimet, à Saint-Denis, au pied du stade de 80.000 places où se joueront sept rencontres du Championnat d'Europe de football (10 juin-10 juillet), dont le match d'ouverture et la finale.
Comme les autres restaurateurs, il pensait que la compétition allait doper ses recettes. Mais l'essentiel des affaires se feront derrière un périmètre clos, réservé aux partenaires commerciaux de l'UEFA (Coca Cola, McDonald's, Tourtel...).
Pour les élus et restaurateurs de Saint-Denis, le "mur" n'a d'autre justification que commerciale, et son tracé était prévu avant les attentats.
"Le préfet a rédigé cet arrêté sous la dictée de l'UEFA", croit savoir l'avocat des restaurateurs, Me Jean-François Treyssac, qui prépare un recours en référé-suspension devant la justice administrative pour "détournement de pouvoir", "atteinte au principe de la liberté du commerce" et "atteinte au principe d'égalité devant les charges".
"C'est déjà pas gai de venir travailler ici tous les jours depuis les attentats, glisse Lara Vigo. Si on nous enlève les grands évènements qui nous font travailler, on meurt."