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Des matches en cascade, des parieurs plongés au c?ur de l'événement et des cotes alléchantes: les opérateurs de paris sportifs en ligne misent sur l'Euro de football pour consolider leurs positions sur un marché français en plein essor.
Il y aura moins de matches, mais plus de mises. Observateurs et acteurs du marché des paris sportifs sont unanimes: les Français miseront plus d'argent sur les 51 matches de l'Euro qui débute vendredi que les 109 millions joués en ligne sur les 64 matches de la dernière Coupe du monde au Brésil.
"120 à 130 millions" d'euros, estime le consultant sur le sport et les jeux d'argent Christian Kalb, "plus de 150", prévoit le PMU, "autour de 200" estime-t-on chez Betclic...
Pour les opérateurs, tous les voyants sont au vert. Au premier trimestre 2016, les paris sportifs en ligne ont atteint le niveau record de 516 millions d'euros, soit 47% de hausse par rapport au premier trimestre 2015, également un record, selon l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel). En concentrant 58% des mises, le football en est le moteur.
En 2015, 60% des paris sportifs en France (2,2 milliards d'euros) ont été placés dans le réseau physique, sous monopole de la FDJ. Le reste (1,4 à 1,5 milliard d'euros) a été joué en ligne, marché ouvert en 2010 où onze opérateurs agréés se disputent le marché. Et l'Euro aiguise une concurrence déjà féroce.
"L'Euro est stratégique car même si le marché français s'est fortement développé ces dernières années, on a toujours une part de parieurs sportifs qui reste inférieure à la moyenne de pays d'Europe du Nord, comme le Royaume-Uni: 4% des adultes français parient sur du sport alors que dans ces pays, c'est plutôt 12%", explique Patrick Buffard, délégué général adjoint de la FDJ.
"L'Euro présente deux intérêts", souligne Christian Kalb: "Il anime un mois de juin habituellement plutôt creux et, avec le fort engouement autour de certaines équipes nationales, il offre un bon potentiel de recrutement de nouveaux joueurs".
- Guerre des cotes -
"C'est une formidable vitrine pour réveiller des joueurs existants, recruter de nouveaux joueurs et asseoir notre notoriété", confirme Isabelle Andrès, directrice générale du groupe Betclic Everest: "Statistiquement, un Euro est moins attractif qu'une Coupe du monde mais un Euro en France, ça rajoute une dynamique supplémentaire".
Le leader du marché en ligne espère attirer 50 millions d'euros de paris, dix millions de plus que lors du Mondial-2014, et capter 100.000 nouveaux parieurs, contre environ 15.000 par mois le reste de l'année.
Au PMU, qui a adossé son nom à l'équipe de France en devenant partenaire officiel, on espère "multiplier le volume de nouveaux clients par trois ou quatre", estime le directeur marketing du PMU Samuel Loiseau.
Depuis plus d'un an, les opérateurs préparent donc l'événement: ils ont rénové leurs sites et leurs applications (le mobile est utilisé dans environ 60% des paris en ligne, notamment pour le "live betting"), recruté des consultants de prestige, préparé des campagnes publicitaires, soigné les offres de bienvenue et les cotes.
Toute l'année, "il y a une guerre des cotes extrêmement agressive", souligne Christian Kalb: "Pour le match PSG - Manchester City de Ligue des champions (en avril dernier, ndlr), le marché français avait les cotes les plus élevées du marché mondial", souligne-t-il.
Pour les opérateurs aussi, l'Euro est un pari, avec sa part d'incertitude. "Le parcours de l'équipe de France jouera évidemment. Tout le monde a intérêt à ce que la France aille le plus loin possible", souligne Samuel Loiseau.
La cote des Bleus parmi les supporters -et potentiels parieurs- comme chez les bookmakers -qui les placent parmi les favoris pour le titre continental- incitent à l'optimisme.
La dernière incertitude ne sera toutefois levée que dans quelques mois: les nouveaux joueurs de l'Euro deviendront-ils des parieurs réguliers ? "Le vrai bilan, on le connaîtra à la fin de l'été, à la reprise du Championnat", conclut Isabelle Andrès.