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Sans idées, sans impact, sans maîtrise ni leader: la Croatie, séduisante au premier tour, est sortie en 8e de finale de l'Euro-2016. L'époque bénie de la 3e place du Mondial-1998 en France est bien loin, il faudra tirer les leçons pour le Mondial en Russie.
Même dans l'analyse de leur performance, les Croates ont semblé à côté de la plaque samedi soir après avoir été éliminés par le Portugal (1-0). "Nous avons dominé cette rencontre. Tout a été parfait à part le fait de ne pas avoir marqué", a ainsi lâché le sélectionneur Ante Cacic. Le gardien Danijel Subasic a lui estimé que sa formation avait "fait un bon match". Pas sûr que les spectateurs soient de cet avis.
L'équipe au damier a proposé un jeu affligeant, à des années lumière de ce qu'elle avait montré lors de ses trois matches de poule. Où était cette Croatie qui avait notamment battu l'Espagne (2-1) - malgré l'absence de son maître à jouer Luka Modric - pour s'adjuger à la surprise générale la première place du groupe D ?
Samedi, à Lens, les Croates ont passé plus de temps à râler après l'arbitre qu'à jouer. Et ils ont fini par perdre le fil de leur football.
Alors que le Portugal n'a quasiment rien montré non plus sur la pelouse du stade Bollaert-Delelis, dans la lignée de son médiocre premier tour, la Croatie avait toutes les cartes en mains pour passer l'écueil lusitanien.
Mais elle a été quasiment incapable d'inquiéter le gardien portugais et a fini par céder à la 117e minute sur un contre conclu par Ricardo Quaresma après une frappe de Cristiano Ronaldo repoussée par Subasic.
"C'est une grosse déception car je pense qu'on méritait beaucoup plus. Mais quand tu ne marques pas, tu n'es pas à l'abri. On a fait beaucoup plus que le Portugal, qui n'a pas cadré une seule fois hormis le but. La meilleure équipe n'a pas gagné", a déploré le gardien de Monaco, très peu sollicité durant la rencontre.
- Trop de pression ? -
Après avoir fait naître d'immenses espoirs auprès de leurs fans, eux aussi décevants samedi, comme s'ils avaient été endormis par la triste prestation de leur équipe, les Croates ont-ils succombé à la pression ?
Le sélectionneur avait pourtant balayé cette hypothèse à la veille de la rencontre: "On ne ressent pas de pression supplémentaire. Cette euphorie peut-être vraiment positive pour le peuple croate, c'est bien d'être optimiste. On a vraiment montré du beau jeu et l'état d'esprit est très bon."
Pourtant, ses joueurs ont semblé paralysés par l'enjeu. Hormis Modric, qui s'est démené mais a joué trop bas pour vraiment peser sur le jeu offensif de son équipe, les Croates n'ont pas été à la hauteur, à l'image de l'attaquant Mario Mandzukic, lent et emprunté, qui a erré comme une âme en peine sur la pelouse lensoise.
Peut-être parce que les médias croates avaient insisté sur l'obligation de cette génération -- il faut aussi citer Ivan Rakitic, soliste de Barcelone -- de remporter quelque chose. Les larmes de Modric au coup de sifflet final en disaient long.
Le sélectionneur croate, qui avait affirmé avant la rencontre que son équipe pouvait "avoir des ambitions" et "aller loin dans cette compétition" devra méditer cette contre-performance inattendue en vue des prochaines échéances. Il reste deux ans avant la Russie.