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Ce choc au stade de France aurait pu attendre le 10 juillet: l'Espagne, double tenante du titre, et l'Italie, finaliste en 2012, jouent une finale avant l'heure lundi (18h00) en huitième de l'Euro-2016, pour une opposition de styles entre talent et discipline.
Quatre ans après le triomphe de la "Roja" à Kiev (4-0), les "Azzurri" ont une revanche à prendre contre une équipe devenue leur bête noire. Et les Espagnols peuvent craindre la défense à trois des Italiens, susceptible de contrecarrer leur séduisant jeu de passes.
Il n'est pas courant que deux mastodontes du football mondial s'affrontent si tôt dans un tournoi. Mais un de ces deux monuments passera à la trappe lundi soir: trois Euros et un Mondial pour l'Espagne, quatre Mondiaux et un Euro pour l'Italie.
Quel qu'il soit, le vainqueur aura ensuite un gros morceau à digérer en quarts samedi à Bordeaux: les champions du monde allemands, impressionnants tombeurs dimanche de la Slovaquie (3-0).
Espagnols et Italiens se connaissent par c?ur pour s'être affrontés huit fois ces huit dernières années, dont trois fois sur les deux derniers Euros. Cela vous construit une rivalité, surtout que la "Nazionale" avait déjà été éliminée par la "Seleccion" en quarts de l'Euro-2008 (0-0 a.p., 4 t.a.b. à 2) avant de sombrer quatre ans plus tard lors de la finale 2012.
"Nous avons pris du plaisir dans cette finale, de l'ouverture du score (14e minute, NDLR) jusqu'à la 90e minute", s'est remémoré dimanche le milieu Cesc Fabregas. "Mais ce ne sera pas pareil demain (lundi), ce sera un match très disputé."
- 'Pas envie de faire nos valises' -
L'espoir, pour les hommes d'Antonio Conte, réside dans le premier match de groupe de l'Euro-2012, où les Italiens avaient tenu en échec l'équipe de Vicente del Bosque (1-1).
"Nous n'avons pas envie de faire nos valises. Nous ne serons pas une victime sur le terrain, l'Espagne devra mériter sa place en quarts", a prévenu Conte dimanche soir.
Au Stade de France, on pourrait assister à une longue séance d'attaque-défense.
Si l'Italie a fini en tête de son groupe E, elle manque de stars et a surtout brillé par sa solidité bâtie autour de l'arrière-garde de la Juventus Turin: le trio de défenseurs centraux "BBC" (Barzagli-Bonucci-Chiellini) devant l'emblématique gardien Gianluigi Buffon.
Ce bloc-là tentera de tenir tête aux Espagnols, toujours vulnérables en contre lorsque leur confiscation du ballon devient stérile.
En outre, l'Italie a longtemps été l'épouvantail du football espagnol, à l'image du traumatisme d'un quart de finale perdu au Mondial-1994 (2-1). Peut-être en reste-t-il quelque chose, même si le rapport de force s'est inversé depuis.
- La der pour Conte ou Del Bosque? -
Face au mur "azzurro", reste à savoir si l'Espagne modifiera son onze de départ, inchangé lors des trois premières rencontres.
Deuxième du groupe D après une défaite in extremis contre la Croatie (2-1), la "Roja" a néanmoins impressionné par sa virtuosité offensive avec Andres Iniesta et David Silva. Quant à Alvaro Morata, il a fini comeilleur buteur de la phase de poules (3 buts) avec le Gallois Gareth Bale.
Pour Morata, racheté mardi par le Real Madrid, c'est l'heure d'affronter ceux qui ont été ses partenaires pendant deux saisons à la Juve. "L'Espagne, ce n'est pas seulement Morata mais il est le buteur de cette équipe. Vu ce qu'il parvient à faire dans la finition, c'est le danger N.1 pour nous, clairement", a dit le gardien et capitaine Gianluigi Buffon.
Au rayon des retrouvailles, Antonio Conte défiera pour sa part plusieurs joueurs de Chelsea, son futur club à l'issue de l'Euro: Fabregas, Pedro et Cesar Azpilicueta. Et en cas de défaite, ce serait l'ultime match sur le banc italien pour Conte (46 ans).
Sans l'officialiser formellement, son homologue Vicente del Bosque (65 ans) a lui aussi laissé entendre que l'Euro pourrait être son ultime compétition, même s'il s'en est défendu dimanche. "Je n'ai aucune pensée à cet instant, je ne pense qu'à continuer et à essayer de faire du mieux possible", a-t-il assuré.
Le technicien espagnol retrouvera lundi le théâtre de son premier grand titre comme entraîneur, la Ligue des champions 2000 gagnée par le Real au Stade de France. Avec sans doute l'envie d'y revenir le 10 juillet prochain pour une autre finale. Une vraie, cette fois-ci.