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Les Italiens ne sont ni des "pipes" ni des "phénomènes", a dit Giorgio Chiellini vendredi après l'entraînement, demandant un "jugement équilibré" pour son équipe, qui prépare le choc contre l'Espagne en 8e de finale de l'Euro-2016 lundi.
"Nous étions des pipes, nous sommes devenus des phénomènes et nous voilà redevenus des pipes!", s'est gentiment emporté le défenseur turinois, en souriant et en écartant les bras.
Il reprochait à la presse de son pays des jugements excessifs, dans le positif, après les victoires initiales contre la Belgique (2-0) et la Suède (1-0), comme dans le négatif, après la défaite contre l'Eire (1-0) comme avant le début de l'Euro, où la "Nazionale" était présentée comme la plus faible de l'histoire.
"Vous aviez dit que nous étions morts, puis que nous étions des favoris, et après une défaite vous titrez (la Gazzetta dello sport, ndlr): +Rendez-nous l'Italie+, il faudrait des jugements plus équilibrés!" a lancé "Giorgione".
"Si Insigne avait marqué (contre l'Eire), vous auriez écrit: +Grande Italie+, du calme", a demandé le central gauche.
Il reconnaît que "des erreurs ont été commises" mais qu'il ne faut pas "brûler des joueurs, on aura besoin d'eux car j'espère que notre tournoi durera plus de trois jours encore".
Chiellini a appuyé son propos sur son cas personnel. "Contre la Suède vous avez dit que j'étais bon, bon, bon, mais là aussi c'est exagéré, si Ibrahimovic n'est pas hors-jeu alors je suis nul, nul, nul?" a-t-il demandé?
- 'Pas vu une Espagne en crise' -
Après avoir défendu son équipe, l'un des patrons du groupe a également mis en garde contre tout jugement précipité sur l'Espagne après sa défaite contre la Croatie (2-1), qui lui vaut de finir deuxième de son groupe et d'affronter l'Italie dès les 8e, pour la revanche de la finale de l'Euro-2012, gagnée 4-0 par la "Roja".
"Moi je n'ai pas vu une Espagne en crise", a prévenu Chiellini. "Elle aurait dû finir à 9 points si elle n'avait pas souffert d'un peu de suffisance contre la Croatie, a-t-il ajouté, elle a fait une première mi-temps extraordinaire, avec plein d'occasions, mais la Croatie a su rester dans le match" et a gagné à trois minutes de la fin.
"L'Espagne reste l'Espagne, elle ne prenait plus de buts depuis Noël", a-t-il avancé, elle n'a rien à voir avec l'équipe éliminée au premier tour de la Coupe du monde 2014.
"C'est une autre histoire, dès les début elle avait des problèmes, je ne sais pas lesquels mais elle en avait, ça se voyait, a estimé +Chiello+, cette équipe est plus vive, elle a retrouvé la volonté de lutter et de gagner".
- Morata "nous connaît"
Et elle retrouvé aussi un avant-centre de métier, Alvaro Morata, son coéquipier à la Juve pendant deux saisons.
Il a "des dons incroyables, et paradoxalement une grande marge de progression", a dit Chiellini du buteur de l'Espagne, auteur de 3 buts lors de cette Euro comme le Gallois de Madrid, Gareth Bale.
A Turin "il est arrivé comme un gamin, et en deux ans il a beaucoup appris sur les plans tactique et humain", a ajouté le défenseur, qui voit Morata comme un joueur "toujours au service du groupe, jour après jour", et sait qu'"il nous connaît".
Vendredi matin, aucun joueur n'a manqué l'entraînement, Salvatore Sirigu, Federico Bernardeschi et Antonio Candreva, qui s'étaient entraînés à part la veille, étaient là. Trois jeunes prometteurs du Montpellier Hérault ont complété le groupe italien, un défenseur et un milieu de terrain de la U17, et un gardien de la U20.
Après les quinze premières minutes consacrées à la presse, l'Italie s'est entraînée à huis clos. "Je peux vous assurer qu'après ce quart d'heure nous travaillons beaucoup, ça a l'air d'un repos mais ça ne l'est pas", a conclu Chiellini dans un grand rire. Ni pipes ni phénomènes, mais travailleurs.