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Surnommé "cobra" quand il était joueur, aujourd'hui "papa puiu" (poussin), le sélectionneur roumain Anghel Iordanescu est un personnage haut en couleurs, féru de discipline, promu général après le Mondial-1994, qui ne se séparele sélectionneur roumain Anghel Iordanescu est un personnage haut en couleurs, féru de discipline, promu général après le Mondial-1994 jamais d'une petite icône orthodoxe qu'il embrasse pendant les matches.
Avant d'être ce coach au physique pompidolien, aujourd'hui âgé de 66 ans, il fut cet attaquant aux bacchantes à la Attila, redouté et redoutable.
Né à Bucarest, il se forgea à la dure comme buteur au Steaua, le club de l'armée, dans lequel il s'illustra d'abord pendant 14 saisons (1968-82) comme canonnier avec 155 buts en 317 matches, international à 57 reprises (pour 21 buts).
Une fois les crampons raccrochés, la réussite s'est poursuivie. D'abord comme adjoint du coach Emerich Jenei lorsque le Steaua remporta l'ancêtre de la Ligue des champions en 1986 aux dépens du FC Barcelone. Adjoint-joueur devrait-on préciser, puisqu'il entra même à la surprise générale comme joker sur le terrain lors de cette finale à la 73e minute!
Devenu coach N.1 du Steaua, ses résultats lui valent une promotion à la tête de la sélection en 1993. Il mène la génération dorée -- Gheorghe Hagi, Ilie Dumitrescu, Dan Petrescu -- à la meilleure performance internationale du pays, en quart de finale du Mondial-1994 aux Etats-Unis. Un exploit qui rapporte au colonel Iordanescu le grade de général.
La suite sera moins linéaire. Il prendra les rênes de la sélection grecque avant de prendre la direction de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis.
Entre 2002 et 2004, il retrouve les commandes de la "Tricolorii" mais sans parvenir à la qualifier pour l'Euro-2004. Dix ans plus tard, vingt ans après l'épopée de 1994, il signe un nouveau contrat de sélectionneur.
- Carrière politique -
Avant de retrouver le banc du pays, ce père de quatre enfants -- dont l'ainé, Eduard, est actuellement entraîneur du Pandurii Targu Jiu (1re div. roumaine) -- était entré en politique, pour occuper à partir de 2008 pendant quatre ans un poste de sénateur du puissant Parti social démocrate (PSD).
Redevenu sélectionneur en 2014, sa tâche était d'obtenir le précieux billet pour la France. Mission accomplie: avec cinq victoires et cinq nuls, la Roumanie a terminé deuxième de son groupe, derrière l'Irlande du Nord.
Mais l'âge d'or du foot roumain est bien loin. "Il faut comprendre que nous n'avons plus de super-vedettes à même de décider du résultat d'un match. Tout repose sur l'unité du groupe, sur la discipline tactique et le souhait de faire une belle performance", soupire-t-il.
Et vendredi, au Stade de France, c'est la France, un des favoris à l'Euro qui se présente en match d'ouverture. "La France est nettement supérieure, mais cela ne veut pas dire que nous soyons une proie facile", a-t-il toutefois insisté dans les colonnes du journal roumain Libertatea, rappelant que l'"objectif est de sortir de la phase des poules".
S'il y parvient, le général, assisté de son lieutenant Viorel Moldovan, coach adjoint, et de vieux grognards comme Razvan Rat (35 ans), aura bien le temps de réfléchir ensuite à d'autres plans de bataille.