Happy Birthday : |
"J'ai gardé mon coeur d'enfant", dit joliment le gardien anglais Joe Hart, par ailleurs surtout soucieux de mettre son expérience et son recul au service de ses jeunes coéquipiers durant l'Euro-2016.
A 29 ans, le portier de Manchester City aux 59 sélections est à la croisée des chemins: il ne "pèse" évidemment pas autant que la star Wayne Rooney, mais, avant le match d'ouverture contre la Russie à Marseille, il n'est plus un minot comme Marcus Rashford ou Kyle Walker que les Trois Lions ont envoyés sur le front médiatique depuis lundi pour faire souffler un vent de fraîcheur.
"Les joueurs sont majoritairement nouveaux et nos jeunes sont probablement plus à l'aise qu'ailleurs, juge-t-il. Pour les jeunes, et il y en a beaucoup, c'est excitant, rafraîchissant. Cela ne doit pas être effrayant. Mais Rooney compte tellement dans cette équipe. Il est accessible, proche. L'âge ne compte pas, on pousse tous dans la même direction."
Et lui, comment voit-il son rôle dans cette équipe, depuis son poste si particulier?
"Moi j'amène de l'expérience plus que le succès, a-t-il répondu avec une pointe d'humour à froid +so british+. C'est tout. Mais on va essayer de changer ça cet été."
Pour y parvenir, Hart a délivré ses messages et délimité les garde-fous à ne pas franchir en faisant appel à un douloureux passé récent.
- La cicatrice du Brésil -
"J'étais confiant avant chaque tournoi. Celui-ci est nouveau. C'est difficile quand même de dire si c'est très différent du passé. On est frais, on est prêt, on donnera tout ce qu'on a. Parfois, jouer bien ne suffit pas. De ces deux défaites au Brésil, je retiens que l'on aurait pu gagner mais qu'on ne l'a pas fait", poursuit-il en ressuscitant la honte du Mondial-2014 achevé au premier tour avec un point.
Placée dans le "groupe de la mort", l'Angleterre avait perdu contre l'Italie puis l'Uruguay (2-1 à chaque fois) et n'était pas parvenue à vaincre le Costa Rica (0-0).
"Il y aura des moments-clés très simples qui rapportent des points, prévient-il encore. S'ils basculent de notre côté, on peut aller loin. Il faudra être intraitable des deux côtés du terrain."
Canalisée, la fougue anglaise peut-elle pour autant surprendre pour devenir l'atout des joueurs de Roy Hodgson?
"Ce serait naïf de penser cela, se méfie-t-il. Sur un tel tournoi, c'est impossible de miser sur l'effet de surprise. Par contre, on n'est pas des inconnus les uns pour les autres. On a une équipe brillante, également avec des gens qui sont là depuis longtemps et sortent de très bonnes saisons. Alors on va voir jusqu'où cette jeune équipe peut aller."
Hart, bien conscient que la défense n'est pas le maillon fort de l'équipe, n'oublie ainsi pas de placer ses coéquipiers face à leurs responsabilités, après tant de campagnes prometteuses gâchées.
"On croit en nous mais on a eu tout le soutien nécessaire, et c'est à nous de jouer maintenant, tranche-t-il encore. J'ai complètement confiance dans mes partenaires. On attaquera et on défendra en équipe. On sera discipliné et on va travailler dur."