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Un nouvel Euro débute pour l'équipe de France, dimanche (15H00) à Lyon, avec le frisson des matches à élimination directe et un 8e de finale qui sent le piège face à des Irlandais revanchards et désireux d'exorciser de vieux démons, plus de six ans après la fameuse main de Thierry Henry.
C'est une sorte de plongée en apnée que va soudainement opérer le pays-hôte et ses joueurs devront encore une fois avoir les nerfs solides pour que leur aventure ne se transforme pas en un gigantesque fiasco. L'Eire, seulement 3e de la poule E et qui n'a dû sa qualification qu'à un sursaut d'orgueil tardif contre une Italie bis (1-0), n'a pas de quoi effrayer les Bleus sur le papier. Mais ces derniers devront apprivoiser un contexte forcément particulier et une formation transcendée par la ferveur unique et inégalable de ses supporters, dans un duel en forme de quitte ou double.
Le premier tour de la France, bouclé avec deux victoires à l'arraché contre la Roumanie (2-1) et l'Albanie (2-0) puis un nul face à la Suisse (0-0), a laissé une impression tellement mitigée que le doute persiste toujours sur la capacité de cette équipe à être à la hauteur de l'évènement organisé sur son sol. Avec le coup d'envoi des rencontres couperets, Didier Deschamps va vite savoir ce que ses joueurs ont réellement dans le ventre.
- Repli sur soi -
D'autant que cet adversaire, théoriquement largement à la portée des Bleus, arrive lesté d'un douloureux souvenir qu'il aimerait bien effacer une bonne fois pour toutes de sa mémoire. Le 18 novembre 2009, un contrôle de la main de Henry, passeur décisif pour William Gallas, privait les Irlandais du Mondial-2010 en barrage retour au Stade de France (1-1, a.p.). Le scandale fut planétaire et l'Eire rumine sa vengeance. Le peuple vert n'a toujours pas oublié cette énorme injustice et se verrait bien gâcher pour de bon le tournoi des "Frenchies".
Le clan français, où il ne reste que six rescapés de cette soirée devenue tristement célèbre (Lloris, Evra, Sagna et Gignac; Sissoko et Mandanda étaient sur le banc), a lui bien d'autres préoccupations. Pour échapper à une pression qui n'avait pas manqué de paralyser les joueurs dès l'entame de l'épreuve, il est déjà passé en mode commando et a opté cette semaine pour le repli. Les Bleus et leur sélectionneur ont donc été dispensés de conférence de presse depuis lundi, avant celle de veille de match prévue par l'UEFA samedi, et l'entraînement à huis clos, à l'abri des regards, est devenu la règle. Deschamps espère ainsi préserver ses troupes de l'agitation médiatique pour qu'ils soient pleinement focalisés sur leur objectif sportif.
Le traitement est encore plus draconien avec Paul Pogba, seul joueur français, avec le gardien N.3 Benoît Costil, à ne pas être apparu devant les journalistes en un mois et demi de stage. La star française, décevante jusque-là malgré un petit sursaut contre les Suisses et visiblement sur les nerfs comme l'a prouvé son bras d'honneur sur le 2e but français face aux Albanais, doit maintenant faire parler son talent.
- Des cartons à gérer -
Le précédent du Mondial-2014 pourrait l'inspirer: peu à son avantage au 1er tour, il était sorti de sa torpeur en 8e de finale en ouvrant le score contre le Nigeria (2-0) avant d'être sacré meilleur jeune du tournoi. Les grands joueurs se réveillent lors des grandes occasions et c'est le moment pour lui de le démontrer.
Mais cet adage ne vaut pas que pour Pogba. Les projecteurs seront également braqués sur Antoine Griezmann et Dimitri Payet, la nouvelle star bleue avec ses deux buts, alors qu'Olivier Giroud aura un rôle primordial en attaque et dans les airs.
Le joueur d'Arsenal est l'un des quatre français déjà avertis (avec Rami, Koscielny, Kanté) et sous la menace d'une suspension en cas de nouveau carton jaune. Le danger est beaucoup plus prégnant pour la charnière centrale, au vu de la faiblesse et de l'inexpérience des deux remplaçants (Mangala, Umtiti). Mais avant de songer à la suite et à un quart de finale contre le vainqueur d'Angleterre-Islande, il y a surtout une armée verte à dompter.