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L'équipe de France est sur son petit nuage depuis son exploit contre l'Allemagne (2-0), mais cette euphorie légitime ne doit pas lui faire perdre de vue l'essentiel et la finale tant attendue de l'Euro-2016 contre Cristiano Ronaldo, dimanche au Stade de France.
Dans les entrailles du Vélodrome de Marseille, les Bleus savouraient jeudi leur soirée magique et cette communion incroyable avec leur public. Il y avait la satisfaction du devoir accompli et la prise de conscience d'avoir déjà écrit une page glorieuse de l'histoire du football français en faisant tomber l'ogre allemand, une première en compétition officielle depuis 1958.
Mais les Français l'ont ensuite répété à l'unisson: l'Allemagne n'était qu'une étape sur le chemin du Graal. Pour entrer définitivement dans la légende, il ne faudra surtout pas rater le rendez-vous le plus important de leur carrière face à CR7 et sa bande, sous peine de connaître une immense déception après avoir tutoyé les étoiles.
Le sélectionneur Didier Deschamps a donné le ton en déclarant que "le plus important c'est dimanche."
"Pour tout vous dire, on est déjà passé dans la récupération en vue du prochain match. On se projette déjà sur la finale", a embrayé le vétéran Patrice Evra (35 ans).
- 'Ce sera encore plus dur' -
Même discours chez Paul Pogba, coéquipier de "Tonton Pat" à la Juventus Turin, pour qui "c'est beau, mais ce n'est pas fini".
"Ce sera encore plus dur, a renchéri Laurent Koscielny. C'est à nous d'écrire notre histoire. On veut aller le plus loin possible et gagner l'Euro. Il nous reste très peu de temps pour nous préparer, récupérer. On aura 48h pour être prêt, on va tout faire en tout cas pour arriver dans les meilleures conditions dimanche soir."
La principale difficulté pour les Bleus sera justement de gérer le court laps de temps qui les sépare de la finale. Ils auront un jour de récupération en moins que le Portugal, qui a validé son ticket dès mercredi en éliminant le pays de Galles (2-0), et les heures semblent comptées pour recharger les batteries.
Pour s'éviter une arrivée aux aurores dans leur QG de Clairefontaine (Yvelines), les Français ont d'ailleurs passé la nuit de jeudi à vendredi à Marseille. La récupération sera le maître mot avant le seul entraînement proprement dit en prévision de la finale, samedi.
"Le calendrier a été fait comme ça. A un moment, on a eu deux fois sept jours (avant les 8e et les quarts de finale, NDLR), c'était trop de repos. Là, on aurait aimé en avoir un peu plus mais on va essayer d'optimiser chaque heure qui va précéder ce rendez-vous", a estimé un Deschamps devenu fataliste devant l'incongruité des programmations au cours du tournoi.
- Dimension psychologique -
Le sélectionneur n'a pourtant pas de quoi s'angoisser. Il ne déplore ni blessé ni suspendu pour la finale, tout le contraire du Portugal qui espère récupérer le patron de sa défense Pepe, en proie à des douleurs musculaires et forfait en demi-finale. Le joueur du Real Madrid s'est encore entraîné à part vendredi.
Le plus gros écueil pour les Français reste la gestion de la dimension psychologique d'une telle rencontre. Les premiers matches ont mis en lumière leurs difficultés à se libérer et à assumer un statut de favoris contre des nations modestes. Le Portugal de Ronaldo sera d'une autre trempe que la Roumanie, l'Albanie, l'Eire ou l'Islande et n'aura rien à perdre contre des Bleus devenus les nouvelles terreurs du continent après avoir écarté les quadruples champions du monde.
La passion qui unit en France tout un peuple derrière son équipe et l'attente qui en découle pourraient de nouveau anesthésier les Bleus, du moins en début de partie. Deschamps a bien cerné le danger et a d'emblée voulu soulager ses joueurs d'un poids susceptible d'être trop lourd à porter.
"Ce n'est pas parce qu'on a éliminé l'Allemagne qu'on des pouvoirs supplémentaires. On croit en nous et le Portugal croit en lui. Ce sera ouvert", a-t-il conclu.