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C'est peut-être l'avant-centre que l'Espagne attend depuis quatre longues années: Alvaro Morata, 23 ans, a tout pour s'imposer comme le nouveau N.9 de la "Roja" à l'Euro-2016, à condition de soutenir la comparaison avec ses prédécesseurs Fernando Torres ou David Villa.
En 2012, la sélection espagnole avait réussi un numéro de funambule, remportant sans avant-centre de métier son deuxième Euro consécutif. En pointe, au poste habituellement dévolu aux buteurs, le milieu offensif Cesc Fabregas jouait les remiseurs et les créateurs dans une inhabituelle fonction de "faux N.9".
A l'époque, le sélectionneur Vicente del Bosque avait été un peu contraint et forcé de recourir à cette solution après la grave blessure de Villa, absent de l'Euro-2012, et la méforme de Torres, héros du sacre espagnol quatre ans plus tôt à l'Euro-2008.
Mais le ciel espagnol s'est dégagé depuis. Et le technicien a eu, en 2016, l'embarras du choix pour composer sa liste: il a misé sur le jeune Morata et sur le vétéran Aritz Aduriz (35 ans) aux dépens de Torres, Paco Alcacer, Alvaro Negredo ou Diego Costa, restés à quai.
"Il y a des joueurs qui auraient pu être là et qui le méritaient autant que moi", a reconnu Alvaro Morata jeudi en conférence de presse à Saint-Martin-de-Ré (Charente-Maritime), camp de base de l'Espagne pendant l'Euro.
Mais l'attaquant de la Juventus Turin, auteur de 12 buts en 48 matches cette saison, n'est pas du genre à plier sous la pression.
- 'Tout pour être un grand' -
"Être l'avant-centre de cette sélection est une fierté mais c'est aussi une grande responsabilité. Je suis très enthousiaste et je pense être prêt pour être un des attaquants de la sélection espagnole", a-t-il lancé.
Il faut dire que cet avant-centre élancé, puissant et rapide (1,89 m, 85 kg) impressionnait déjà dans les catégories de jeunes, où il a décroché l'Euro des moins de 19 ans en 2011 et celui des moins de 21 ans en 2013. Cela lui a permis de se frotter au "toque", ce jeu de passes léché sur lequel la "Roja" et ses petits milieux très techniques ont bâti leurs triomphes.
"C'est merveilleux de jouer avec des joueurs qui t'offrent de tels ballons", a souri Morata jeudi.
Probable titulaire lundi prochain pour le premier match de l'Espagne dans cet Euro, contre la République tchèque à Toulouse (groupe D), le jeune international (9 sél., 3 buts) doit devenir ce point d'appui et ce finisseur qui a tant manqué à la "Roja".
"Morata est l'avenir de la sélection", a résumé Del Bosque.
A l'heure où la presse espagnole évoque un possible rachat de son contrat par le Real Madrid, son club formateur, Morata sait que l'héritage de Torres (110 sél., 38 buts) et Villa (97 sél., 59 buts) sera lourd à porter à l'Euro.
Mais le Turinois, buteur en finale de la Ligue des champions 2015 perdue face au FC Barcelone (3-1) ou en finale de la Coupe d'Italie remportée en mai (1-0 a.p. contre l'AC Milan), sait répondre présent.
"Le meilleur été de ma vie, ce serait de devenir champion d'Europe", a-t-il lancé la semaine dernière. Et avec lui devant, les vétérans de l'équipe d'Espagne devraient retrouver un appétit tout neuf.