Happy Birthday : |
L'Espagne, double tenante du titre, et l'Italie vont tenter de se qualifier vendredi pour les 8e de finale et redonner sa place au jeu dans un Euro-2016 pollué par les violences des hooligans et les polémiques en tout genre, comme le vrai-faux bras d'honneur de Paul Pogba.
Les Espagnols, qu'on disait vieillissants avant ce championnat d'Europe des nations, ont toujours dans leurs rangs un joueur d'une classe rare, Andres Iniesta, 32 ans, capable de faire vibrer des stades entiers.
Ce "footballeur à mettre dans une vitrine", selon la formule du quotidien sportif espagnol Marca, peut offrir les 8e de finale à son équipe avec une victoire contre la Turquie à Nice (21h00).
A Toulouse (15h00), les fans du ballon rond ont rendez-vous avec une autre "légende", comme il se présente lui-même en toute immodestie: Zlatan Ibrahimovic.
Le géant au catogan (1,95 m; 95 kg) est mal parti avec la Suède après un nul décevant contre l'Eire (1-1). Les Nordiques d'"Ibra" voudraient bien se relancer, mais ils vont se frotter à un gros morceau, l'Italie.
La Nazionale du maître-tacticien Antonio Conte a précédemment renvoyé à ses études la jeune classe de la Belgique (2-0). Un succès suffit aux Italiens pour rejoindre les 8e de finale de ce premier Euro à 24 équipes.
La Croatie, qui rencontre la République tchèque à Saint-Etienne (18h00), peut elle aussi se qualifier en cas de victoire. L'équipe à damiers compte dans ses rangs deux artistes avec Luka Modric (Real Madrid) et Ivan Rakitic (Barcelone) qui ont remporté dans leur club en Espagne les trois dernières Ligue des champions.
Parler de passements de jambes, de crochets, et de retournés acrobatiques permettrait d'évacuer un peu l'atmotsphère anxiogène qui enveloppe le tournoi, lancé le 10 juin et qui doit durer jusqu'au 10 juillet.
Jusqu'ici, ce sont plutôt les mots hooligans, rixes, CRS, gaz lacrymogènes, bouteilles de bières et arrestations qui ont fait les gros titres.
- "Choqués par la justice française!" -
Les jugements en comparution immédiate jeudi à Marseille après les violences du week-end sur le Vieux-Port ont mis en lumière des pratiques de professionnels de la violence dans le sillage de la sélection russe.
Trois Russes ont été condamnés à des peines de un à deux ans de prison ferme, pour ce que le tribunal correctionnel a qualifié de "chasse" aux supporters anglais sur la Canebière en marge d'Angleterre-Russie (1-1) samedi.
"Nous ne lâcherons pas nos gars. Nous sommes choqués par la justice française!", a tweeté vendredi l'ultranationaliste Alexandre Chpryguine, président des supporters russes.
Lui et 19 de ses compatriotes attendent leur expulsion vers leur pays pour "troubles à l'ordre public" après avoir été arrêtés mardi en même temps que les trois hooligans condamnés.
Les échauffourées du week-end dernier dans la cité phocéenne ont fait 35 blessés, majoritairement anglais, dont deux toujours très gravement atteints.
Et les qualificatifs des poursuites judiciaires sont lourds. Les enquêteurs examinent toujours les bandes de vidéosurveillance pour retrouver d'autres auteurs d'agressions dans le cadre d'une enquête pour tentatives d'assassinat.
- "Davantage de stewards dans les stades" -
L'Euro reste sous haute surveillance. "Tour de France - Fuck Euro-2016" annonce le T-shirt des hooligans russes du groupe "Orel Butchers" vus à Marseille, à l'intérieur du Vélodrome, ou lors d'incidents dans les rues de Lille mardi.
"Maintenant nous avons haussé le niveau de sécurité en faisant appel à davantage de stewards dans les stades, ce n'est pas si facile parce que le marché de la sécurité privée est asséché en France", a indiqué Martin Kallen, directeur général de l'Euro-2016, chargé de la gestion des évènements à l'UEFA.
M. Kallen a reconnu qu'en dépit "des discussions après le tirage au sort concernant les matches pouvant présenter des risques au niveau de la sécurité", les organisateurs avaient "pris la décision de ne pas changer le calendrier", notamment pour les matches à 21h00, dont Angleterre-Russie à Marseille.
Le tournoi est aussi parasité par des polémiques en tout genre. La dernière en date a touché l'équipe de France, qui venait de se qualifier pour les 8e de finale.
Paul Pogba a été filmé en train de faire un geste équivoque assimilé à un bras d'honneur lors du match contre l'Albanie mercredi (2-0). Le joueur de la Juventus a démenti "fermement", mais réseaux sociaux ne parlent que de ça en France. Même le chanteur Matt Pokora a pris parti pour lui, après Nicolas Anelka la veille.