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Ça ne finira donc jamais... Qualifiée pour les 8e de finale de l'Euro-2016, l'équipe de France est pourtant de nouveau rattrapée par les polémiques avec le supposé bras d'honneur de Paul Pogba, qui parasite la préparation de son choc contre la Suisse, décisif pour la première place du groupe A.
"Eh, la France, c'est pas Pogba votre problème - c'est NOUS votre problème!" La sélection suisse a malicieusement interpellé son adversaire de dimanche sur Twitter, avec un mot-clé "#letstalkfootball" (parlons foot).
Parler foot. C'est ce à quoi les Bleus aspiraient après leur succès face à l'Albanie (2-0), mercredi, qui leur a ouvert les portes des 8e. Quitte à devoir mettre l'accent sur les nombreux motifs d'inquiétude soulevés par leurs prestations.
Las! L'extra-sportif a refait surface après le geste de Pogba au moment des célébrations du 2e but, inscrit par Dimitri Payet.
Une calamité de plus pour le sélectionneur Didier Deschamps, guère épargné par les affaires et les coups durs (chantage à la sex-tape, contrôle positif de Mamadou Sakho, forfaits, accusations de racisme) pour cet Euro organisé à la maison, censé être le point d'orgue de son mandat.
Le joueur de la Juventus Turin a-t-il fait un bras d'honneur? Et si oui, à qui était-il adressé? A la presse qui le critique? La France se déchire sur son cas et ce n'est pas son démenti, via un communiqué transmis à l'AFP, qui a calmé les débats.
Le milieu de terrain de 23 ans a engrangé des soutiens inattendus: ceux de Nicolas Anelka, jeudi soir, puis du chanteur Matt Pokora, qui a conclu un message de soutien sur Twitter par le mot-clé #jesuispogba.
Pas évident dans ces conditions de préparer un rendez-vous majeur contre les Suisses, dimanche, qui pourrait dégager la route des demi-finales, l'objectif minimum assigné par le président de la Fédération française Noël Le Graët. Un point suffit aux Bleus pour assurer la première place, synonyme de 8e de finale contre un 3e de poule, puis de quart de finale contre le 2e du groupe B ou F.
- Malaise -
Hasard ou pas? L'encadrement de l'équipe de France n'a pas prévu de point-presse vendredi, au lendemain du déclenchement de l'affaire. Seul l'entraînement est ouvert aux médias en fin d'après-midi.
De toutes façons, il aurait été étonnant de pouvoir connaître réellement le fond de la pensée des joueurs. Les deux Bleus interrogés jeudi en conférence de presse ont soigneusement esquivé les questions sur le sujet qui fâche.
"Je ne suis pas quelqu'un qui regarde la presse ou qui lit tout ça, vous m'apprenez quelque chose", a ainsi déclaré le défenseur Samuel Umtiti, reprenant quasiment mot pour mot une expression chère à son sélectionneur.
"Je n'ai pas vu le geste dont tout le monde parle. J'étais en train de fêter le 2e but", a assuré le milieu N'Golo Kanté.
Y a-t-il un problème Pogba? "Je ne sais pas s'il vit une période difficile. Je ne parle pas de ça avec lui. En tout cas, il est souriant", a estimé Umtiti, qui connaît bien le Turinois pour avoir remporté le Mondial U20 (moins de 20 ans) à ses côtés en 2013.
Le malaise est pourtant palpable. Attendu comme l'une des stars de l'Euro, Pogba déçoit et a même débuté le match contre l'Albanie sur le banc. A force de proclamer son envie de devenir "une légende", il s'est mis lui-même une pression très lourde à gérer. Ce qui pourrait expliquer son geste équivoque.
Deschamps a deux jours pour soigner les maux de tête de sa jeune vedette.