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"Pays de Galles-Islande en finale!", lance Johann Svavarsson parmi la cohorte de fans islandais qui embarquent à l'aéroport de Keflavík, prêts à envahir Paris et à conquérir l'Europe du football avec leur sélection, adversaire surprise des Bleus à l'Euro-2016.
"Ça va être le match le plus dur jamais joué par l'équipe islandaise. Mais on a montré qu'on était capables de tout", assure Rutur Snorrason, juste avant de monter dans l'avion avec son maillot de l'équipe nationale, aux mêmes couleurs que celui de la France.
Comme les joueurs sur le terrain, "nos garçons" comme ils les surnomment affectueusement, les Islandais qui rempliront les tribunes du Stade de France dimanche pour le quart de finale ont fait preuve de cohésion. "J'ai dû emprunter mon maillot, parce que tout était en rupture de stock", précise ce supporter. Beaucoup de fans ont déjà anticipé des températures plus clémentes en France (entre 12 et 7 à Reykjavik) et ont déjà opté pour shorts ou pantacourts.
À l'aéroport international, à 40 kms de Reykjavik, un même pronostic revenait obstinément pour ce quart de finale historique: victoire 2-1, comme contre l'Autriche et l'Angleterre.
Et malgré un tableau relevé, avec l'Italie ou l'Allemagne comme prochain adversaire du vainqueur de ce France-Islande, la suite ne fait aucun doute: "bien sûr qu'on peut" gagner l'Euro, s'exclame Sandra Karlsdottir.
La défaite, ils en ont perdu l'habitude. La dernière fois en match officiel c'était en octobre en Turquie (0-1), mais l'Islande avait déjà sa qualification en poche. Pour un match qui compte véritablement, il faut remonter à novembre 2014 (en République tchèque, 1-2).
- "Une fête de dingue" -
"C'est l'esprit de toute l'équipe, ils travaillent tous comme un seul homme. Il n'y a pas de grande star, ils travaillent tous ensemble en tant qu'équipe", dissèque Hjortur Waltersson, lui aussi en partance pour la France.
La même communion, d'après lui, se voit chez les habitants de l'île, soit massés devant leur écran, soit partis pour la France. "Tout le monde regarde le football aujourd'hui en Islande. Les gens qui changeaient de chaîne quand il y avait du foot, maintenant ils vont au match".
La télévision RUV a filmé des supporters entonnant "Si tu es un Islandais tape dans tes mains" à bord d'un avion, où un tambour avait été accepté en cabine. Personne ne sait exactement combien ils seront, mais ça se compte en dizaines de milliers.
Et quel que soit le score, ils feront du bruit dans la capitale française, métropole qui compte plus de 30 fois plus d'habitants que l'Islande. "Une fête de dingue. Une grosse fête. Une fête viking islandaise!", promet Sigurjon Hreidarsson.
Cet enthousiasme a séduit quatre touristes allemandes qui quittent l'Islande pour rentrer à Francfort. Habillées du maillot de la Mannschaft championne du monde, elles agitent le drapeau islandais.
Mais si l'Islande défie l'Allemagne en demi-finale? "On fait la fête de toute façon!", plaisante Eva Gronbach.
Pas de crainte non plus chez les Islandais de voir le soufflé retomber après l'Euro, comme l'ont vécu d'autres pays. Le groupe est relativement jeune, et si le Suédois Lars Lagerbäck va le quitter, le co-sélectionneur Heimir Hallgrimsson reste en place.
Qu'elle gagne ou perde contre celle des Pogba, Griezmann ou Payet, pour l'équipe islandaise "ça ne fait que commencer", affirme Arni Thor Gunnarsson.