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"Je vois les Français légèrement favoris". Discours de circonstances ou pas, Oliver Bierhoff, manager général d'une équipe d'Allemagne amoindrie par les blessures, fait profil bas mardi avant la demi-finale de l'Euro-2016 à Marseille contre les Bleus jeudi.
. Trois joueurs vous manquent...
Mats Hummels est suspendu, Sami Khedira forfait pour la demie, Mario Gomez out pour le reste du tournoi. Remplacer un cadre par ligne, voilà le défi auquel est soumis le sélectionneur Joachim Löw. Sans oublier d'autres tracas. Benedikt Höwedes, pressenti pour remplacer Hummels dans la charnière, ne s'est pas entraîné avec le groupe mardi et s'est contenté d'une séance plus légère sous la tente des préparateurs physique. Le porte-parole de la fédération Jens Grittner a assuré qu'il s'agissait seulement "d'une mesure pour favoriser la récupération" du stoppeur. Bastian Schweinsteiger est aussi resté aux soins, dans sa course contre la montre pour rétablir son genou droit.
. 'Pas une équipe de fortune'
Emre Can et Julian Weigl aux côtés de Toni Kroos en cas de forfait de "Schweini", Shkodran Mustafi dans la charnière centrale, Leroy Sané en attaque... Les joueurs qui ont peu ou pas joué jusqu'ici pour l'Allemagne se tiennent prêt. "Ce n'est pas une équipe de fortune" qui rencontrera la France, a assuré Bierhoff. "On sait que nos joueurs sont prêts, qu'ils ont la qualité nécessaire, ce qu'ils ont prouvé en sélection ou en club", a-t-il poursuivi. L'attaquant Thomas Müller a également estimé que l'Allemagne n'avait "jamais eu un effectif aussi dense qualitativement". "Notre équipe a encore progressé pendant le tournoi. Elle a encore gagné en confiance et je suis totalement persuadé qu'on pourra compenser les absences", a martelé Bierhoff.
. Public 'chaud' derrière les Bleus
Débarrassés d'un complexe d'infériorité après leur quart contre l'Italie qu'ils n'avaient jamais battue en compétition officielle, les Allemands ne veulent cependant pas verser dans l'excès d'optimisme avant de jouer une France qui ne les a jamais éliminés. "Je vois les Français légèrement favoris. Ils sont sur une série de succès, il n'ont pas 120 minutes dans les jambes comme nous, ils jouent à domicile, devant 62.000 spectateurs à Marseille. Malgré le soutien incroyable des supporters allemands, il y aura un public très chaud", a énuméré Bierhoff parmi la longue liste des raisons de redouter la France.
. Une Allemagne sans-gêne
Depuis 1972, l'Allemagne a affronté six fois le pays hôte en demi-finales d'une compétition internationale pour... six succès. Seule la Suède de 1958 avait réussi à stopper la Mannschaft. Le Brésil, humilié 7-1 en 2014, en pleure encore. Un précédent dont on ne veut pas entendre parler au camp de base allemand à Evian. "Je suis persuadé qu'on aura une toute autre opposition de la part des Français que des Brésiliens dont on a exploité rapidement les faiblesses pour les faire craquer. C'est le genre de cadeau que ne nous feront pas les Français", a argumenté Bierhoff. "La France, en tant qu'organisatrice, sera certainement un peu sous pression. Ils savent qu'ils jouent contre une excellente équipe d'Allemagne. Mais on ne part pas du principe qu'on va gagner 7-1, non", a confirmé Müller.
. Du 'respect', mais 'pas de peur'
Le potentiel offensif des Français n'a évidemment échappé à personne. Manuel Neuer, gardien du Bayern, connaît bien les deux gâchettes françaises: Giroud lui a marqué 4 buts avec Arsenal ou la France, alors que l'Atletico de Griezmann a éliminé les Bavarois en demi-finale de la C1 cette saison. "Giroud est un attaquant très dangereux dans la surface ou de la tête, qui s'engage physiquement, qui fait souffrir les défenseurs centraux. On le connaît, on sait se préparer" à défendre contre lui, a assuré le portier. Quant à Griezmann, "il est très fort dans les un contre un, même face au gardien et je dois me préparer à ça. On sait aussi qu'il est bon de la tête grâce à un bon timing. Il y a beaucoup d'aspects auxquels on doit faire attention", a-t-il relevé. Mais il n'y a pas qu'eux. "D'autres savent bien contrer, ils sont très forts dans le temps de transition. Il faut qu'on soit bien placés, il faut faire attention même quand on a le ballon et ne pas faire d'erreur. On n'a pas peur. On les respecte, mais on sait aussi que notre défense fait un bon tournoi", a-t-il conclu.