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Choc de rêve à l'Euro-2016! L'Allemagne et l'Italie, quadruples championnes du monde, s'affrontent dans un quart de finale monumental samedi à Bordeaux (21h00), où le vainqueur se posera en grand favori du dernier carré.
Alors que la première demi-finale mercredi à Lyon opposera le Portugal de Cristiano Ronaldo à l'étonnant Pays de Galles de Gareth Bale, rien n'est joué dans la partie de tableau opposée: les Allemands, victorieux du Mondial-2014, défient les robustes Italiens, finalistes de l'Euro-2012, pour une place dans l'autre demi-finale.
La presse allemande n'hésite pas à faire monter la pression. Le tabloïd Bild, friand des Unes chocs, propose samedi un "menu italien", qui convoque les clichés. En guise de plat principal, des "spaghetti arrivederci" (spaghetti d'au revoir), annonce le journal allemand, convaincu que sa Mannschaft va dévorer la Nazionale.
Quelle qu'elle soit, la sélection qui survivra à ce duel à couper le souffle effraiera toute l'Europe. A commencer par son futur adversaire jeudi prochain à Marseille, l'équipe issue du dernier quart, France-Islande, programmé dimanche.
"Le vainqueur pourrait représenter un favori à la victoire finale", a prévenu le sélectionneur allemand Joachim Löw.
- "Quitte ou double" -
Son équipe reste une machine d'une rare puissance collective: elle a semblé monter en régime dans cet Euro et n'a pas encaissé le moindre but. "C'est l'équipe la plus complète au monde", a résumé Antonio Conte, sélectionneur des Italiens.
Depuis son sacre planétaire au Brésil il y a deux ans, le onze allemand fait figure de référence avec son jeu offensif léché et son attaque à plusieurs têtes où Thomas Müller, Mario Gomez, Mesut Özil et Julian Draxler démultiplient le danger. En outre, depuis 2006, l'Allemagne a atteint à chaque fois le dernier carré de l'Euro ou du Mondial.
Mais gare aux Italiens, dont l'appétit a grandi au fil des matches. La "Nazionale" a non seulement terminé en tête de son groupe mais aussi dompté en huitièmes de finale l'Espagne, qui était double tenante du titre, avec un succès probant (2-0).
Même si l'entre-jeu italien est affaibli avec la suspension de Thiago Motta et l'incertitude autour de Daniele De Rossi, diminué, l'Italie peut s'appuyer sur sa solidité derrière, avec l'axe défensif "BBBC" de la Juventus Turin (Buffon-Barzagli-Bonucci-Chiellini).
"Allemagne-Italie, c'est un match à élimination directe, à quitte ou double", a prévenu Conte, dont les hommes joueront avec un brassard noir en hommage aux victimes de l'attaque contre un restaurant au Bangladesh revendiquée par le groupe Etat islamique (20 morts dont 9 Italiens).
- Balotelli y croit -
Dans l'opposition de styles entre la confiscation de balle des Allemands et l'intensité disciplinée des Italiens, les premiers ont sans doute davantage à perdre que les seconds.
"Chaque match peut être le dernier et on peut le ressentir, il y a de la tension", a reconnu Joachim Löw, tout en jugeant ses joueurs "prêts et conscients de la difficulté".
Parmi ces difficultés possibles, l'ascendant psychologique accumulé par les Italiens face aux Allemands, qui n'ont jamais battu les "Azzurri" dans un tournoi majeur. A l'Euro-2012, ces derniers avaient dompté l'Allemagne en demi-finale (2-1) sur un doublé de Mario Balotelli.
L'enfant terrible du foot italien n'est aujourd'hui plus en sélection. A 25 ans, il vient de boucler deux saisons épouvantables à Liverpool puis à l'AC Milan (7 buts en 51 matches) et regardera le match à la télévision. Dans un entretien au journal Corriere della Sera, il a reconnu avoir perdu deux ans mais s'est dit confiant pour la suite.
"Aux gens qui m'arrêtent pour dire que Conte aurait dû me convoquer, je réponds: le vrai Balotelli, n'importe quel entraîneur le convoquerait. Le Balotelli d'aujourd'hui, non", a-t-il concédé. Avant d'ajouter: "Sur une échelle de 1 à 10, je me suis arrêté au 5 mais peu à peu j'arriverai au 10. Parce que je veux y arriver. Je deviendrai Ballon d'or".