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En route vers le choc entre les meilleurs ennemis du foot européen: l'Allemagne et la France, qui espère être portée par son public, s'affrontent jeudi soir (21h00) à Marseille en demi-finale de l'Euro.
La température s'annonce très chaude, près de 30 degrés, pour ces 90, voire 120 minutes au terme desquelles l'une des deux équipes montera au zénith du foot européen et rejoindra en finale le Portugal de Cristiano Ronaldo.
"Ce soir, qui ne saute pas n'est pas français", a tweeté l'une des stars de l'équipe de France, Paul Pogba.
Lui et ses coéquipiers veulent surfer sur une vague populaire qui va crescendo au fur et à mesure du tournoi et dont ils espèrent qu'elle les portera au bout, comme au Mondial-98.
Sur le trajet depuis l'hôtel jusqu'au stade Vélodrome où ils sont arrivés à 19h20, le bus de l'équipe de France a été dévoré des yeux -et des smartphones- par des centaines de supporters, drapeaux en main.
"Je serai comme des millions de Français (qui espèrent) qu'elle sera capable de battre l'Allemagne", a assuré le président de la République, François Hollande, qui, contrairement à la chancelière allemande Angela Merkel, sera présent au stade.
"Je ne pense pas qu'on soit favori parce qu'on ne joue pas que contre l'équipe de France mais contre tout un pays", a affirmé le sélectionneur allemand Joachim Löw. Hommage sincère ou manière de mettre une pression psychologique supplémentaire sur son adversaire? Sans doute un peu des deux.
"On a un soutien populaire extraordinaire. Cette équipe est aimée par les supporters parce qu'elle ne laisse pas insensible. On ne fait pas tout bien mais on va au bout des choses", a analysé le sélectionneur français Didier Deschamps après la victoire contre l'Islande (5-2) en quarts.
- Trézéguet parie 2-0 -
Loin de Marseille, des supporters français très particuliers livrent leur pronostic. "Allez, 3-1 pour la France", lâche le cycliste Romain Bardet sur le Tour de France.
Son compatriote et leader de l'équipe FDJ, Thibaut Pinot -un fan de foot- est d'accord: "Je vois une victoire facile".
L'équipe Giant, elle, sera déchirée. En son sein, deux Allemands, Simon Geschke et John Degenkolb, et un Français, Warren Barguil. "Peut-être qu'on regardera le match ensemble", sourit Geschke.
L'ancien attaquant de l'équipe de France David Trézéguet, lui, mise sur une victoire 2-0 des Bleus. De bon augure? C'est lui qui avait marqué le but en or qui avait permis à l'équipe de France de remporter l'Euro-2000 contre l'Italie.
La France part avec un complexe d'infériorité face au rival allemand: il l'a successivement éliminée aux Mondiaux 82, 86 (demi-finales) puis 2014 (quarts).
Il y a deux ans, ce match avait matérialisé le gouffre entre les deux équipes.
"La France est un peu plus forte" aujourd'hui, assure Löw. En rappelant dans la foulée que la Mannschaft "sera l'adversaire le plus difficile pour elle jusqu'ici" dans cet Euro (Roumanie, Albanie, Suisse au premier tour, Eire en huitièmes puis Islande en quarts).
"On a une nouvelle page à écrire", réplique Deschamps.
La France espère rééditer à domicile ses sacres de 1984 (Euro) et de 1998 (Mondial). Cette année-là, Deschamps était le capitaine des Bleus.
La tâche sera toutefois immense pour une équipe amputée de cinq titulaires de 2014 (Varane, Sakho, Debuchy, Valbuena, Benzema). L'Allemagne, lancée dans la quête d'un doublé Coupe du monde-Euro, n'a pas été étincelante mais a affiché une solidité et une cohésion impressionnantes.
- 'Schweini' titulaire -
La Mannschaft sera privée d'éléments majeurs (Hummels suspendu, Gomez et Khedira forfaits) après sa qualification contre l'Italie au terme d'une séance de tirs au but irrespirable (1-1, 6 t.a.b à 5).
En revanche, l'emblématique Bastian Schweinsteiger, un temps incertain à cause d'un genou, sera non seulement disponible mais aussi titulaire, pour la première fois dans cet Euro.
Face à la meilleure défense du tournoi, les Bleus, meilleure attaque, vont miser sur leur impressionnant trio offensif: Antoine Griezmann, meilleur buteur de l'Euro avec quatre réalisations, Olivier Giroud et Dimitri Payet (3 chacun). Ils attendent également beaucoup de Pogba.
Et après? La légende du foot allemand Franz Beckenbauer en est persuadée: "Le vainqueur gagnera l'Euro" dimanche au Stade de France, a-t-il tweeté.
Cristiano Ronaldo et le Portugal ne sont sans doute pas d'accord. Tombeurs du pays de Galles mercredi (2-0), la star du Real Madrid et sa sélection veulent enfin gagner un Euro, douze ans après une défaite traumatisante contre la Grèce en finale de l'édition 2004 organisée chez eux (1-0).
Certes, leur jeu ne fait pas rêver, mais Ronaldo s'en moque: "Nous sommes une vraie équipe, unie, solidaire, c'est de cette façon que nous sommes arrivés là".