Happy Birthday : |
Une qualification à la Pyrrhus ? L'Allemagne est en demi-finale de l'Euro-2016 à l'issue d'un match qui restera dans la mémoire du football allemand mais laissera des traces plus immédiates, entre suspension d'Hummels, blessure grave de Khedira selon la presse et Müller frustré.
La joie d'avoir survécu à la bête noire, l'Italie (6 t.a.b à 5; 1-1 a.p.) est peu à peu gommée par l'obligation de gérer des handicaps.
La Mannschaft va devoir compenser l'absence certaine du stoppeur Mats Hummels, suspendu. Et selon la presse allemande, l'Euro est terminé pour Sami Khedira, sorti après un quart d'heure de jeu pour un problème aux adducteurs. Mario Gomez a également été touché pendant ce quart de finale intense, mais aucune nouvelle n'a filtré pour lui.
Il existe aussi une incertitude sur la façon dont le genou droit de Bastian Schweinsteiger aura supporté un match au cours duquel il a joué pratiquement autant de minutes que depuis le début l'année en sélection nationale.
Des remplaçants pour Hummels, l'Allemagne n'en manque pas, à commencer par Shkodran Mustafi, qui avait déjà rempli ce rôle très correctement contre l'Ukraine lors du premier match de la compétition, ouvrant même le score de la tête.
Benedikt Höwedes serait éventuellement une option, même s'il évolue plutôt axe droit, comme Jerome Boateng (qui devra lui encaisser les moqueries sur Twitter après son penalty provoqué bras levé comme un danseur classique).
- Müller dégoûté -
Une absence conjuguée de Khedira et Schweinsteiger au milieu serait plus problématique.
Le sélectionneur allemand pourrait, dans cette éventualité, remettre Joshua Kimmich milieu défensif, son vrai poste, s'il n'a pas besoin de lui à droite en défense. Il pourrait aussi faire descendre Mesut Özil d'un cran, en titularisant par exemple Julian Draxler en meneur de jeu, mais cela semble moins probable.
Plus anecdotique - quoique... - l'Allemagne va rapidement devoir désigner un nouveau tireur de penalty.
Les trois tireurs prioritaires, Özil, qui en avait déjà raté un contre la Slovaquie, Thomas Müller et Schweinsteiger ont raté leur tentative contre l'Italie.
Müller a d'ailleurs annoncé qu'il ne se prêterait plus à cet exercice pendant quelques semaines.
"Si on se retrouvait à nouveau dans une séance de tirs au but, et qu'on a vraiment besoin de quelqu'un, je serais là. Mais je ne me proposerais plus", a-t-il déclaré après le match.
Avec un compteur toujours à zéro but en 10 matches disputés dans un Euro, l'attaquant bavarois semble avoir un peu de vague à l'âme. Une bonne nouvelle de plus pour le futur adversaire des Allemands en demi-finale ?
- Et des critiques -
Joachim Löw devra aussi gérer les critiques apparues au milieu des vagues de satisfaction.
Pour la partie joie collective, les titres de la presse allemande donnaient le ton: "L'Allemagne brise la malédiction Italienne", "Cette fois, c'est l'Italie qui pleure !".
Cette qualification est proprement historique, puisque la Mannschaft n'avait jamais pris le meilleur sur les Azzurri. Elle ajoute à la légende de Löw, qui a également effacé un traumatisme personnel datant de la demi-finale d'il y a quatre ans, à Varsovie (1-2).
Son pari tactique d'un passage à une défense à trois a bien mieux marché cette fois-ci que son plan anti-Pirlo de 2012. Même s'il s'est encore trouvé des voix comme l'ancien milieu de terrain Mehmet Scholl, pour critiquer la propension de Löw à s'adapter à l'adversaire au lieu d'imposer son jeu.
"Il ne s'agit pas de pinailler, mais pourquoi aligner une équipe comme ça dans une telle situation ? En 2008, on s'est adapté et on a perdu contre l'Espagne (en finale), en 2010, on s'est encore adapté aux Espagnols, on a perdu (en demi-finale), en 2012, on s'est adapté aux Italiens, on a perdu", a-t-il détaillé.
"En 2014, Löw a fait confiance à l'équipe et a gardé le même onze à partir des quarts de finale. C'est comme ça qu'on gagne des titres !", a-t-il martelé.
Il n'en demeure pas moins qu'avec 6 demi-finales consécutives comme adjoint ou sélectionneur, Löw a rajouté une couche supplémentaire à son aura de porte-bonheur du football allemand. Et il n'est qu'à deux matches de réaliser ce qu'aucun autre technicien allemand n'a fait avant lui: enchaîner victoire au Mondial et victoire à l'Euro.