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Les gobelets en plastique volent en l'air à chaque but, une pluie de bière tombe sur les supporters. Dans la fan zone de Lens, le match classé à risques Angleterre-Galles s'est déroulé dans une ambiance de pub, les seuls malaises étant dus... à l'alcool.
Quelques fumigènes allumés pour célébrer la victoire in extremis des Anglais (2-1) et des débuts de bagarres vite maîtrisés sont les seuls incidents à mettre à l'actif des 40 à 50.000 supporters britanniques venus assister au match sous haute surveillance policière, après les violences en marge d'Angleterre-Russie samedi.
"On veut juste se soûler et s'amuser!", lance Munts, un supporter anglais venu de Glastonbury, dans le sud de l'Angleterre.
"On ne se bat pas avec les Anglais, c'est quasiment la famille!" renchérit David, un supporter gallois.
"Nous sommes comme des frères!", ajoute un autre Anglais, Richard, à proximité du stade occupé par plus de 34.000 spectateurs.
Dans la fan zone, qui affichait complet avec 7.000 fans devant un grand écran, le but de la victoire signé Sturridge dans le temps additionnel (90+1) libère encore plus les coeurs anglais...
Le tout, sans heurt: "Pour l'instant il n'y a pas d'incident majeur, on a eu trois malaises mais à cause de l'alcool", selon un agent de sécurité dans la fan zone.
Plusieurs personnes ont été expulsées par la police, anticipant tout débordement, a cependant constaté une journaliste de l'AFP. Une bagarre entre deux supporters aux abords de la fan zone a également éclaté à la mi-temps, mais elle a été rapidement maîtrisée par la police, sans faire de blessé ni de dégâts.
- Nombreux rideaux baissés -
Les bars ont été pris d'assaut dès le début de la matinée. "On est là depuis ce matin à boire des bières. D'habitude, Gallois et Anglais ne s'aiment pas beaucoup mais là on est unis contre les Russes!", lance Jon, un supporter anglais.
"Ca fait travailler, c'est bien. Pour l'instant, ils sont polis, respectueux, on arrive à se comprendre. On verra après le match ..." dit Amandine, serveuse dans un bar proche de la fan zone, restant prudente.
Ailleurs, la plupart des commerçants du centre ont baissé le rideau. "On reste ouverts mais on fermera tôt, avant la sortie de match", explique Véronique, vendeuse.
De nombreux fans sont arrivés mercredi matin par train, venant rejoindre ceux déjà présents dans le nord de la France depuis plusieurs jours.
"Je devais venir hier soir déjà, mais après ce qu'il s'est passé à Marseille j'ai préféré venir plus tard", avoue Kevin, un Anglais de 53 ans, oeil au beurre noir et arcade sourcilière entaillée, qui espère que "ça ne recommence pas".
"Mais on n'est pas là pour se venger, c'est du passé", ajoute-t-il dans un sourire, même s'il avoue préférer être à Lens plutôt qu'à Lille, où la Russie a affronté la veille la Slovaquie, car "c'est plus sûr".
"Les Russes, c'est pas mieux que les terroristes", lance sans ambages Harry, 26 ans, de Manchester, qui affirme qu'en cas de besoin, "si on le cherche, il saura se défendre".
Le Gallois Stefen, lui, craint plutôt pour le prochain match pays de Galles - Russie auquel il assistera lundi à Toulouse. "Je suis un peu inquiet, mais avec un peu de chance, il ne se passera rien de méchant", dit-il.