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© AFP/MIGUEL RIOPA
L'entraîneur du Real Madrid Zinédine Zidane suit le match face au Celta Vigo, le 17 mai 2017 à Vigo
Après la décennie Barcelone, les années Real Madrid? Le club catalan a globalement dominé l'Espagne et l'Europe pendant dix ans mais l'équipe de Zinédine Zidane peut initier une nouvelle ère en remportant la Liga dimanche puis la Ligue des champions début juin.
. De Madrid à Barcelone, un éternel balancier
Comme l'avait un jour théorisé l'ancien meneur de jeu barcelonais Xavi Hernandez, les trajectoires des deux poids lourds du football espagnol sont liées. "C'est comme une balance: lorsque l'un va bien, l'autre va mal", expliquait le milieu catalan.
Depuis 2006, c'est le côté blaugrana de la balance qui s'est le plus garni, avec quatre Ligues des champions (2006, 2009, 2011, 2015), sept Championnats d'Espagne et quatre Coupes du Roi.
En Catalogne, les quatre saisons de l'entraîneur Pep Guardiola (2008-2012) sont déjà considérées comme la meilleure période de l'histoire du club avec 14 trophées sur 19 possibles.
Et les trois années passées sur le banc par Luis Enrique (2014-2017) ont été qualifiées de "nouvel âge d'or" par le défenseur Gerard Piqué: 8 titres remportés sur 11 mis en jeu, en attendant le dénouement de la Liga dimanche et la finale de Coupe du Roi contre Alaves le 27 mai.
Côté merengue, la décennie a mécaniquement été moins faste: deux C1 (2014 et 2016), seulement trois Ligas et deux Coupes du Roi.
D'où l'insistance de la presse madrilène à guetter le moindre signe d'une "fin de ciclo" (fin de cycle) dans les performances des Barcelonais, dans l'espoir que le rapport de force s'inverse.
. Dimanche, un moment charnière
Depuis la première édition de la Liga espagnole en 1929, Real et Barça se sont répartis deux tiers de tous les titres de champion attribués, avec un net avantage aux Madrilènes (32 trophées contre 24)
Or, cela fait cinq ans que le Real n'a pas remporté le Championnat, une anomalie pour un tel club.
Mais Zidane peut réparer cette lacune: en tête (90 pts) avec trois longueurs d'avance sur le Barça (87 pts), son équipe n'a besoin que d'un nul dimanche à Malaga pour être sacrée lors de la 38e et dernière journée. Les Catalans, eux, doivent gagner et espérer une défaite des Madrilènes.
Alors que Luis Enrique partira en juin, le Barça s'accroche à ce maigre espoir d'arracher le titre: c'est le seul trophée susceptible de sauver sa saison, la Coupe du Roi étant d'un prestige moindre. "La Liga est vitale", a résumé le directeur sportif Robert Fernandez.
A l'inverse, un retour de la couronne nationale au stade Santiago-Bernabeu aurait des allures de passation de pouvoir. Surtout si le Real réussit le 3 juin à conserver son titre européen en finale de la Ligue des champions contre la Juventus Turin, signant ainsi le premier doublé Liga-C1 de son histoire depuis 1958.
. Zidane, le Guardiola madrilène ?
Même statut d'ancienne gloire du club, même génération, même élégance, même crâne rasé... Zinédine Zidane et Pep Guardiola ont souvent alimenté les comparaisons. Et leurs parcours d'entraîneurs étant comparables, les supporters madrilènes se sont mis à rêver que l'ère "Zizou" succède à l'époque "Pep" en Espagne.
D'abord technicien de la réserve barcelonaise (2007-2008) avant de reprendre l'équipe première, le Catalan a tout gagné dès sa première saison avec un triplé Liga-Coupe-C1.
Lui aussi passé sur le banc de l'équipe B madrilène (2014-2016), le Marseillais a fait presque aussi bien, remportant la Ligue des champions en mai 2016, après seulement cinq mois en poste.
Guardiola a par ailleurs établi un style en s'inspirant des préceptes de Johan Cruyff, avec un jeu léché fait de passes courtes et de mouvement perpétuel. Le style Zidane, lui, est plus pragmatique, laissant davantage de liberté aux talents individuels.
"Guardiola, c'est Guardiola, c'est un formidable entraîneur mais je ne vais pas me comparer", avait résumé le Français le jour de sa nomination, disant vouloir "faire du Zidane". Dimanche, il peut imprimer sa marque et, peut-être, marquer une époque.