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© AFP/Jose Jordan
La Ferrari de Fernando Alonso le 2 décembre 2012 à Cheste
Plombé par une image déplorable en termes d'impact environnemental, le sport automobile, F1 en tête, est contraint d'être particulièrement attentif et innovant en matière de technologies propres, pour assurer rien moins que sa pérennité.
"La situation de la Formule 1 va devenir intenable si les coûts ne sont pas diminués d'un tiers dans les prochaines années", déclarait il y a quelques mois Jean Todt, président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), évoquant aussi bien l'économie interne de petites équipes de plus en plus endettées que l'image globale d'un sport devenu anachronique dans un monde en crise.
Elu en 2009, l'ancien patron de Ferrari veut faire muter son sport, utiliser au maximum les énergies renouvelables, développer de nouvelles catégories moins gourmandes et bruyantes. Bref, être plus écologiquement correct...
La révolution est prévue pour 2014. Cette année là doit voir le jour le championnat de Formule E impliquant des monoplaces électriques qui tourneront à 180 km/h maximum sur des circuits urbains. En 2014 également, la restriction de la quantité de carburant entrera en vigueur dans le championnat du monde d'endurance, entraînant de 20 à 30% d'économies selon la FIA.
Enfin, c'est également dans un peu plus d'un an que la réglementation moteur des F1 privilégiera plus encore la technologie électrique d'une voiture déjà hybride grâce au Kers, système de récupération d'énergie cinétique imposé par la FIA au grand dam du patron de la F1, Bernie Ecclestone.
Les relations entre ce dernier et la FIA de Jean Todt sont parfois épineuses lorsqu'il s'agit de réglementations restrictives comme la limitation du nombre d'heures des très onéreux essais en soufflerie ou du nombre de moteurs et de boîtes de vitesse disponibles pour chaque pilote... En revanche, l'association des constructeurs (FOTA) s'est engagée à réduire son empreinte carbone de 15% dans les années à venir.
"Toutes les équipes ont la volonté de diminuer les coûts. Nous, on essaye de faire en sorte que si toutefois quelqu'un veut dépenser trois fois plus que les autres, il n'en tire pas d'avantage", explique Bernard Niclot, directeur technique de la FIA.
Les patrons de l'automobile n'osent pas le claironner, tant leur sport souffre d'une image délétère, mais une saison de F1 est relativement négligeable en termes de consommation de carburant et d'empreinte carbone, avec 300.000 tonnes de gaz à effet de serre émis en moyenne, contre 2,75 millions de tonnes lors du dernier Mondial de football.
"On a cette image de gaspilleur, mais on ne pollue pas plus que d'autres événements", note M. Niclot, qui regrette qu'avec une vingtaine de voitures et de pilotes, l'addition d'un GP de F1 soit plus salée en terme de réputation que de carbone.