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Un circuit de Formule 1 à Buriram, dans le nord-est de Thaïlande, le 17 mai 2017
Après des décennies dans l'arène politique thaïlandaise, Newin Chidchob, dit le "Baron de Buriram", s'est lancé un nouveau défi: transformer son fief rural en un temple national du sport avec un stade de football immense et un circuit pour grand prix de moto.
Il y a dix ans, Buriram n'était que l'une des provinces pauvres, plates et oubliées du nord-est de Thaïlande. Mais aujourd'hui, l'argent y coule à flots grâce à cet homme d'affaires qui a fait sortir une véritable ville au milieu des rizières.
L'ancien député est derrière deux lieux grandioses qui dominent maintenant Buriram: un stade de foot et un circuit de Formule 1. A elles deux, ces deux enceintes sportives peuvent contenir trois fois la population de cette ville de 30.000 habitants, signe de la démesure du projet.
Le stade de foot, achevé en 2011, a été conçu pour Buriram United, un club de la Premier League thaïlandaise.
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Il y a dix ans, Buriram n'était que l'une des provinces pauvres, plates et oubliées du nord-est de Thaïlande. Mais aujourd'hui, l'argent y coule à flots grâce à un homme d'affaires
Le circuit de formule 1 a coûté plus de 52 millions d'euros. C'est la première piste certifiée de Formule 1 de Thaïlande et elle devrait accueillir en 2018 une étape du prestigieux MotoGP, a annoncé mardi l'Autorité des sports de Thaïlande.
Ce qui représenterait une manne exceptionnelle pour l'Issan, région pauvre et délaissée jusqu'ici.
"Nous avons changé cette ville, que les gens ne faisaient que traverser, qui n'avait pas de touristes, en une ville qui reçoit trois millions de visiteurs par an", se félicite Newin Chidchob, installé dans une tribune près de la piste de F1.
Buriram est l'une des rares villes du nord-est de la Thaïlande à connaître une telle transformation.
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Deux lieux grandioses dominent maintenant Buriram, l'une des provinces pauvres de Thaïlande: un stade de foot et un circuit de Formule 1
Cette région, de loin la plus pauvre du pays, reste à la traîne de Bangkok et des zones touristiques du sud.
Mais grâce à ce pari sur le sport, des milliers d'emplois ont été créés à Buriram. Quelque 5.000 nouvelles chambres d'hôtels sont sorties de terre et des centaines de restaurants ont été construits dans leur sillage.
- Homme providentiel -
Un seul bienfaiteur derrière tout cela, Newin, relèvent les habitants.
"Nous n'aurions jamais pu rêver avoir ce genre de stade ici", raconte Janpen Pansri, professeure d'école qui porte comme beaucoup d'habitants la tenue bleue de l'équipe de football de Buriram. "Mais chaque fois que Newin annonce qu'il va faire quelque chose, il le fait", ajoute-t-elle.
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Après des décennies dans l'arène politique thaïlandaise, Newin Chidchob, dit le "Baron de Buriram", s'est lancé un nouveau défi: transformer son fief rural en un temple national du sport
La Thaïlande est partagée entre grandes familles influentes qui dominent la vie économique, et Buriram n'échappe pas à la règle. Avant de se passionner pour le sport, Newin a passé près de 20 ans en politique, changeant de camp au gré des vents, soutenant un temps le parti démocrate, puis l'ex-Premier ministre Thaksin Shinawatra, ce qui lui a valu le surnom de "faiseur de roi".
Newin l'opportuniste a finalement été interdit de politique pour achat des voix et a donc choisi de se replier sur Buriram dont il est originaire.
Au départ, il a acheté un petit club de football basé près de Bangkok, l'a installé à Buriram dans son stade dernier cri, à quelques encablures de maisons miteuses.
Sept ans plus tard, Buriram United est l'une des meilleures équipes du royaume, parrainée par des grands noms de Bangkok.
L'équipe a déjà remporté cinq titres nationaux et s'est souvent hissée en Ligue des champions d'Asie.
- Ducati, sponsors et riches amis -
Dans la ville, les habitants ont l'habitude de croiser Newin pilotant sa Ducati ou accompagné de riches amis intrigués par son circuit, également sponsorisé par l'une des plus grosses entreprises thaïlandaises, la bière Chang, propriété d'un milliardaire.
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Vue sur le centre de Buriram, en Thaïlande, le 17 mai 2017
"J'ai été politicien pendant plus de 20 ans, mais je n'aurais jamais pu réussir à rendre les gens de cette ville plus riches ou plus heureux qu'avec ce que j'ai fait au cours des sept dernières années", affirme Newin. "J'espère que ceux qui vivent dans d'autres provinces auront aussi au moins une personne dans leur ville comme moi", ajoute-t-il modestement.
Ses chantiers ont été menés au pas de charge, contrastant avec les retards que prennent souvent les projets d'infrastructure lancés par l'Etat en Thaïlande.
Même s'il n'a aucun mandat officiel, "personne à Buriram n'a plus d'influence que lui", estime Chaiya Chotikavanik, professeur de politique à la retraite de l'Université Buriram Rajabhat.
Une influence que Newin Chidchob a réussi à savamment entretenir par son image policée. Il vient souvent manger dans les simples gargotes que l'on trouve partout en Thaïlande et n'hésite pas à sponsoriser toutes sortes d'événements locaux.
Malgré une popularité au plus haut, Newin promet d'en avoir fini avec la politique qui était pour lui "un enfer".