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© AFP/Franck Fife
Le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) Denis Masseglia le 5 décembre 2012 à Paris
Président sortant du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), Denis Masseglia se présente jeudi à sa succession avec la quasi certitude de l'emporter et l'ambition, à défaut d'avoir obtenu ses Jeux, de piquer son slogan à Londres-2012 et d'"inspirer une génération".
Sans opposant --à moins qu'un impétrant ne se déclare lors de l'assemblée générale élective jeudi--, le Marseillais peut déjà s'offrir le luxe de penser à l'après et d'envisager un second mandat qu'il espère fédérateur avant de s'appliquer à lui-même, en 2017, le départ à la retraite à 70 ans qu'il prône pour les présidents de fédérations.
Contesté à ses débuts --son élection de 2009 avait été âpre, face à Jean-Luc Rougé et Guy Drut notamment--, Masseglia a réussi en fin de course à créer un consensus autour de réalisations comme le Club France des Jeux de Londres ou l'association avec le quotidien l'Equipe pour créer une chaîne de télévision.
"Ce sont des choses qui n'ont pas fait l'unanimité au début mais qui l'ont faite après", se souvient-il, bien décidé à faire à nouveau partager lors d'un second mandat sa "vision au plus grand nombre" en ce qui concerne les chantiers prioritaires.
Le premier sera de conquérir le pilotage du sport de haut niveau, pour l'instant géré par une nébuleuse associant l'Etat et le mouvement sportif. En décembre dernier, le CNOSF, représenté par Bernard Lapasset, président de l'International Rugby Board (IRB), avait reçu de la ministre Valérie Fourneyron les clés d'une cellule "relations internationales" chargée de construire les fondations des futures candidatures françaises aux grands événements sportifs.
Une candidature en question
C'est ce même type de transfert, mais appliqué à la gestion du sport d'élite, qu'appelle aujourd'hui de ses voeux Denis Masseglia, qui se voit bien confier les commandes du haut niveau à Jean-Luc Rougé, président de la fédération de judo, l'une des plus performantes en France avec celle de natation.
"En matière de haut niveau, il faut évoluer. On a un niveau de performances très hétéroclite selon les sports. Il faut s'interroger sur ce qui marche et se remettre en question lorsque ça ne marche pas", souligne Masseglia, ex-président de la fédération française d'aviron qu'il avait, en son temps, dépoussiérée.
Le constat vaut également en terme de candidature olympique. Après les deux dernières défaites cuisantes (Paris-2012 et Annecy-2018), le CNOSF a établi le diagnostic. Une éventuelle candidature de Paris aux JO-2024, première décision spectaculaire qu'aura à assumer Masseglia après sa réélection, ne peut s'envisager que de "manière globale, insufflée par tous les acteurs, mouvement sportif, Etat, Ville", dit-il. Et soutenue par tout le pays.
Car plus globalement, et ce fut l'objet de son livre programme sorti en avril et intitulé "le sport c'est bien plus que du sport", Masseglia veut contribuer, lors des quatre années à venir, à remettre le sport "au coeur d'un projet de société", que ce soit en matière de contribution à la santé ou à l'économie et l'emploi.
"L'enjeu principal, c'est qu'un jeune sur trois ne fait pas de sport en France. Le sport est déconsidéré. Et ce n'est pas lié à la durée de vie des ministres des Sports", juge celui qui en a vu défiler six durant son premier mandat. "C'est la force du slogan olympique des Anglais. Je voudrais que le sport +inspire une génération+".