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© AFP/Miguel Medina
Le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) Denis Masseglia le 18 décembre 2012 à Matignon
A peine réélu, sans surprise et sans opposant, à la tête du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), jeudi, Denis Masseglia a fermement appelé à un changement radical en matière de gouvernance du sport et à une "rénovation du modèle", un message clair à la ministre Valérie Fourneyron.
"On ne peut pas continuer à être le seul pays organisé ainsi", a martelé M. Masseglia, répétant ses propos de campagne. "Un pays où le mouvement sportif est si peu participatif à la gouvernance".
"Sur le plan des textes, c'est le ministère qui a les rênes. Sur le plan des effectifs, c'est nous. Il faut que le modèle soit rénové. On va proposer une véritable nouvelle organisation", a-t-il ajouté, quelques minutes après sa confortable réélection.
Batailleur, le Marseillais a pour lui en effet l'avantage d'une large victoire. Certes, aucun opposant ne lui barrait la route, mais son succès, devant le conseil d'administration (40 voix sur 44) et surtout devant l'assemblée générale (78,6%) est plus large qu'il y a quatre ans, lors de sa première élection (76,5%).
Sa revendication, en outre, est éminemment consensuelle au sein du mouvement sportif, parmi des présidents de fédérations qui ne peuvent pas refuser plus de pouvoirs et d'autonomie et réclament un transfert de responsabilités, comme cela avait été le cas en décembre dernier sur le thème des relations internationales du sport, confiées au CNOSF et à Bernard Lapasset en particulier.
Fourneyron patiente
Serpent de mer des élections à la tête du CNOSF, le thème de la gouvernance devrait cette fois être bel et bien mis sur la table, au vu de la détermination du patron du CNOSF et de la conjoncture. "On est dans un contexte économique contraint", a relevé M. Masseglia, sous-entendu +où l'Etat ne finance plus le sport au niveau d'antan+.
Pour dessiner les contours de ce nouveau modèle, le président fraîchement élu a convoqué les présidents de fédérations à un séminaire, les 3 et 4 juillet.
"Nous allons y établir un projet, on en appellera aux plus hautes autorités de l'Etat", a-t-il prévenu, demandant, comme il l'avait fait dans son livre-programme paru début avril, au gouvernement de "mettre le sport au coeur d'un projet de société".
Contrainte de patienter en raison du retard pris par le scrutin, Valérie Fourneyron a tout de même pu féliciter de vive voix le président réélu pour un second mandat --qui devrait être le dernier en raison de la limite d'âge qu'il s'est imposée.
Cordiale, la poignée de main n'en était pas pour autant dénuée de sous-entendus. Dans un communiqué, la ministre des sports à annoncé vouloir "poursuivre le chemin engagé depuis près d'un an autour d'objectifs communs" et a souhaité que "cette réélection donne à la collaboration historique entre l'Etat et le CNOSF un souffle nouveau, à l'instar de la transmission de la gestion des relations internationales au mouvement sportif".
Une manière de laisser entrevoir la possibilité d'un nouveau passage de témoin tant réclamé.