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© AFP/ALEX WONG
le nageur américain Michael Phelps, l'athlète le plus titré de l'histoire olympique, lors d'une audition parlementaire à Washington sur le dopage dans le sport, le 28 février 2017
Le nageur américain Michael Phelps a appelé mardi à une refonte globale urgente des procédures antidopage dans le monde, après que le directeur de l'Agence américaine antidopage (Usada) a accusé le Comité international olympique (CIO) de traîner des pieds.
Michael Phelps, l'athlète le plus titré de l'histoire olympique, retraité depuis les JO de Rio l'été passé, a estimé que le CIO devrait mettre davantage de moyens à la disposition de l'Agence mondiale antidopage (AMA).
"A mon avis c'est quelque chose qu'il faut traiter dès aujourd'hui", a-t-il dit lors d'une audition parlementaire à Washington sur le dopage dans le sport.
"On doit trouver la manière de régler ce problème, peu importe comment. Si ça veut dire plus d'argent, mettons plus d'argent", a-t-il ajouté.
Interrogé sur le temps que cela prendrait de mettre en place des réformes, le nageur aux 23 médailles d'or n'a pas donné de calendrier précis, mais a prévenu que les scandales de dopage récurrents ces derniers mois "broient" le sport.
"C'est ce qui est frustrant pour moi, athlète qui ai passé 20 ans dans les piscines. Je suis content que les gens commencent à prendre ce problème au sérieux (...) parce que ça broie les sports pour nos jeunes et pour tout le monde", a-t-il regretté.
Michael Phelps a témoigné aux côtés d'Adam Nelson, champion olympique 2004 de lancer du poids, qui a dû attendre près de neuf ans avant de recevoir sa médaille d'or après le déclassement pour dopage de l'Ukrainien Juri Belonog.
Adam Nelson a raconté son amertume de ne pas recevoir sa médaille d'or dans le stade, devant des milliers de spectateurs: quand son trophée est arrivé, il se trouvait... dans le fast-food d'un aéroport.
"Je sais que dans certaines parties du monde le dopage est toujours dans les moeurs", a souligné l'ancien athlète.
Travis Tygart, directeur de l'Usada, a quant à lui appelé à une claire séparation des pouvoirs entre le CIO et l'Agence mondiale antidopage (AMA) pour éviter tout conflit d'intérêts. Le président de l'AMA, Craig Reedie, fait partie du CIO, de même que plusieurs membres du comité exécutif de l'agence antidopage.
"Sinon, de notre point de vue, c'est encourager le renard a garder le poulailler", a-t-il dit.
Selon lui, le scandale du dopage à grande échelle en Russie - qui a ébranlé le monde du sport l'an passé - aurait pu être mis au jour plus tôt si la gouvernance de l'AMA "n'avait pas été handicapée par son propre manque d'indépendance".
Au cours de cette même audition devant des élus, le directeur médical du CIO, Richard Budgett, a toutefois souligné que le mouvement olympique avait déjà entamé les réformes demandées par Travis Tygart.
"Le CIO est en train de retirer les renards du poulailler", a-t-il dit en reprenant la même analogie que le directeur de l'Usada.
Une affirmation qui a cependant laissé ce dernier sceptique: "Ce serait génial si c'était vrai", a précisé Tygart. "Nous attendons toujours".
Dès aujourd'hui "l'AMA pourrait retirer le sport de sa structure de gouvernance, parce que vous ne pouvez pas promouvoir le sport et en même temps faire la police", a repris Tygart.
"Le CIO pourrait prendre 500 millions de dollars de ses fonds pour financer l'AMA et ses efforts pour aller de l'avant", a-t-il encore proposé.